Certes, ce mot ne fait pas très moderne. Peut-être parce que l'on confond l'humilité avec la modestie, voire la dépréciation de soi. Or, être humble, ce n'est pas se complaire dans l'infériorité, ce n'est pas s'effacer par paresse ou par manque d'ambition. C'est une vertu qui nous met à notre juste place. Pour cela il faut penser à trois mots qui commencent par la même syllabe même s'ils ne sont pas de la même racine. Il s'agit de «humus», «humiliation», et «humour». L'humus nous rappelle d'où nous venons. Pour l'humiliation, il suffit de se rappeler le mot de Bernadette Soubirous : «Il faut beaucoup d'humiliations pour un peu d'humilité.» Dans la vie, les humiliations visibles ou secrètes ne manquent pas. Quant à l'humour, il commence comme humilité et finit comme amour. C'est tellement important de ne pas se prendre au sérieux, de considérer sa propre petite personne, ses oeuvres, ses réussites, ses échecs aussi, avec humour ! L'humilité c'est comme un bon parfum : il n'y a que celui qui le porte qui ne se rend compte de rien.

(Contenu publié avec la collaboration du site www.lesmotsdeslivres.fr)

J'y pense et y repense, et c'est toujours ce mot-là qui jaillit, absolument. C'est un mot dense, qui est saturé d'autres mots et qui pourtant les nie aussi, les refuse, les renvoie à leur maladresse de mots. On n'écrit pas un visage, on n'écrit pas le visage, et on ne fait que ça, d'une certaine manière. Inlassablement comme un peintre on y revient, avec d'autres mots, pour scruter ce mot de «visage», on s'approche, on s'éloigne. On raconte le carmin des lèvres, le volcan des peaux, la salive, la morve, la faim, l'éblouissement, les larmes, le sang, tout cela contenu en un seul mot encore, toute la vie et toute la mort encore j'y reviens, et je pense à Lévinas, et je pense à Antelme, au visage singulier qui dit toute l'espèce humaine et son éloge dans la pisse et la boue ; et oui je scrute ce mot comme je pourrais le faire justement d'un visage, c'est profond insondable concret et abstrait tout à la fois, et alors les mots vont essayer de faire leur travail de mots en cernant l'indicible, oui, «visage» dans ma bouche entre paysage et sauvage, mot de caresse et de refus, mot qui arrête et contient l'écriture, mot immense, déployé ou recroquevillé, mot mystère toujours renouvelé dans l'amour de la langue.

(Contenu publié avec la collaboration du site www.lesmotsdeslivres.fr)

Herminette : mot gentillet et chantant, symbole du charpentier de marine ; de copeaux en copeaux cet outil sculpte le bois, révèle son odeur, embaumant le chantier et rappelant celle de la forêt originelle.
Nos forêts émettent l'oxygène vital et son bois, utilisé en bateaux, en charpentes ou en meubles, stocke le carbone et permet de préserver notre monde des poisons déversés dans l'atmosphère.
Les ciseau, bédane, rabot, varlope, guimbarde ou autre bisaigüe viendront aider l'herminette à transformer les lourdes grumes de chêne en varangues, couples, genoux ou porques... qui assemblés donneront naissance à un "petit navire..." ou à un grand, l'Hermione ! Cette frégate avait emmené La Fayette, précurseur de la flotte française, aider les insurgés au-delà des mers. Elle a été reconstruite, réplique exacte, magnifique musée flottant.

(Contenu publié avec la collaboration du site www.lesmotsdeslivres.fr)

"Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts", écrivait Isaac Newton. Encore aujourd'hui, trop de murs s'élèvent. Dans nos sociétés minées par la crise économique, monte une certaine forme d'intolérance, de désenchantement, d'impatience destructrice et de repli sur soi. Ailleurs, sur d'autres rives de la Méditerranée, les murs physiques ou barrières psychologiques se multiplient. Plutôt que de désespérer de la marche du monde, la revue Gibraltar s'attache à raconter des histoires du quotidien, des récits d'humanité, à établir à notre modeste niveau, des ponts entre notre monde et celui des autres.

(Contenu publié avec la collaboration du site www.lesmotsdeslivres.fr)

Je choisis «Courage», parce qu'un philosophe grec a dit que c'était la condition première à la liberté.
Il n'y a pas de liberté sans courage, c'est une belle maxime et une ligne de vie.

(Contenu publié avec la collaboration du site www.lesmotsdeslivres.fr)