Les mots des livres

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Ophrys

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7 juillet 2015

Jacques Dürrenmatt - son mot préféré : « ESPERLUETTE »

Quelque chose de comique (comme Saperlipopette !) et de désuet. On a forcément tout de suite un peu de tendresse pour lui.
Et puis on entend l'espérance, la luette, l'alouette : une façon de dire d'un coup le désir d'une syllabe forcément brève qui créerait du lien.
Le signe ressemble à un noeud. Il abrège sans abréger : c'est plus long et compliqué de le dessiner que d'écrire et (mais une seule touche sur le clavier).
Il resserre le lien : quand je l'utilise c'est pour dire qu'on aura du mal à séparer. Il est l'ennemi irréductible du ou. L'espoir d'un toujours.
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7 juillet 2015

Catherine Fuchs - son mot préféré : « Curiosité »

Jusqu'à la fin du 16e siècle, le mot curiosité a gardé le sens de soin, hérité du latin. C'est donc avant tout un mot à valeur positive. J'entends la curiosité, non pas comme indiscrétion envers les affaires d'autrui, mais comme ouverture d'esprit à l'égard des choses nouvelles, désir d'apprendre et de comprendre le monde et les autres : c'est l'attitude du chercheur, c'est aussi celle du lecteur. La curiosité d'esprit, qui s'oppose au repli sur soi et sur des certitudes préalables, s'apparente à l'appétit et à la soif : on peut la rassasier ou l'exciter ; c'est une sorte de gourmandise face à la vie. Le terme s'emploie aussi à l'indéfini : une curiosité, c'est un objet rare, précieux, recherché par les amateurs ; c'est le contraire d'un objet banal, ordinaire, quelconque : les collectionneurs se constituent un cabinet de curiosités.

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7 juillet 2015

Daniel Janneau - son mot préféré : « LÉGÉRETÉ »

Au risque de vous décevoir, je n'ai pas de mot préféré. Je les aime tous parce qu'ils se complètent, se frôlent, se fréquentent. Pour se tempérer, se préciser, parfois même se contredire. Ces individus-là ne peuvent vivre les uns sans les autres.
Si je devais malgré tout mettre l'un d'eux en avant peut-être serait-ce le mot «légèreté». Parce que la légèreté n'a pas toujours bonne réputation. Elle paraît superficielle. Ce n'est qu'apparence. Moi, je l'aime parce qu'une «profonde légèreté» et une «légèreté profonde» ne sont pas identiques. La légèreté possède des natures différentes. Bien sûr, elle peut être insouciante mais aussi empreinte de pudeur. Derrière elle, se dissimule joie ou bien peine, tout simplement parce qu'il est des sentiments qu'on ne saurait partager. La légèreté sert de paravent aux émotions et j'éprouve du respect pour sa retenue, sa discrétion sous ses dehors de frivolité.

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7 juillet 2015

François Lévy - son mot préféré : « Transformation »

Dans le meilleur des cas, une expérience psychanalytique réussie permet d'opérer une (des) transformation(s), chez l'analyste comme chez le patient, qui doivent sortir remaniés de cette expérience.
Le terme de transformation renvoie à ce qui résulte du travail effectué par la fonction alpha, premier mécanisme à se mettre en place entre le nourrisson et sa mère, dans l'espace intermédiaire qui les relie et les sépare, et à favoriser la tolérance de la frustration liée inévitablement à l'inadéquation de la réponse maternelle à l'attente du nourrisson.
Les dommages causés par le ratage de cette forme primitive de communication et d'échanges produisent des distorsions des mécanismes de la pensée - identification projective, clivages - liés à ces «mécompréhensions» (misunderstandings) originaires, distorsions que l'on retrouve chez les patients atteints de «troubles de la pensée» (patients schizophrènes et patients chez lesquels la partie psychotique de la personnalité en est venue à occuper une place prépondérante dans les échanges). Ce sont ces patients qui se présentent à nous avec des troubles hérités de l'impossibilité qui a été la leur de supporter la frustration nécessaire au développement de la pensée et, par voie de conséquence, de l'appareil permettant de penser la (les) pensée(s).
Selon Bion, en effet, le dispositif psychanalytique - le cadre -, déjà mis en place par Freud, permet de ré-installer le tandem originel, au sein duquel le vécu de frustration a empêché l'établissement d'une compréhension réciproque suffisante pour permettre un développement convenable de la pensée et de l'appareil à penser, quoique d'une façon différente, entre un patient et un analyste attentif à l'établissement de ce type de relation.
La différence subsiste cependant entre les protagonistes, puisque ni l'un ni l'autre ne partagent le même «référentiel» - ils n'ont aucun vécu commun -, mais c'est autant un handicap qu'une chance, étant donné le ratage du lien originel et l'attention de l'analyste aux éléments qui entrent en ligne de compte dans la composition de la relation.

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Allary éditions

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7 juillet 2015

Charles Pépin - son mot préféré : « Fidélité »

J'aime beaucoup le mot "fidélité", sa sonorité, son rythme... C'est, je crois, une des plus belles questions de l'existence : à quoi devons-nous être fidèles pour être heureux ?

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