Agnès L.

Sabine Wespieser Éditeur

18,00
Conseillé par (Libraire)
3 mars 2014

Ils sont quatre, Saul, Hélène, Rena et Elias, réunis à Somanges, la maison de leur enfance. Mais ce sont des retrouvailles de loin. Ils se retrouvent pour la vente. Dans les pièces vides, et les souvenirs qui s’effacent, la tension est palpable. Voilà bien longtemps, depuis la mort du père que l’harmonie familiale est partie en éclats. La vente ravive les rivalités, éclaire sur les réussites inégales de la fratrie et ravive les blessures. La réconciliation n’aura pas lieu. Alors aura-t-elle lieu deux ans plus tard en Grèce, où sur l’invitation de leur mère, ils vont se retrouver le temps d’un été dans la maison du frère ainé Saul ? Ce sera l’occasion pour chacun d’entre deux de revenir sur leurs blessures et l’ambivalence de leurs relations. Kéthévane Davrichewy orchestre à merveille la confession de ses quatre personnages. Cette composition lui permet surtout de dévoiler petit à petit, sans drame le lourd secret qui pèse sur cette famille. Tout en finesse, en explorant les non-dits, la perte de l’innocence, les jalousies, le silence, elle nous livre avec élégance une palette de sentiments.

Conseillé par (Libraire)
2 mars 2014

Marc Lambron de ce court texte lève le voile sur son frère cadet, homosexuel, mort du sida en 1995. Dans ce texte pudique, écrit peu de temps avant sa disparition, et resté dans un tiroir pendant 18 ans, Marc Lambron se met à nu. Il évoque l’enfer de la maladie, la course contre la mort, le poids du secret, la vie qui doit continuer coûte que coûte sans rien laisser paraître. Récit de deuil, c’est aussi le récit de l’enfant Marc Lambron à l’homme Marc Lambron, l’homme qui s’est peu à peu éloigné de ce frère cadet. En prenant son envol, Marc lambron laisse derrière lui un petit frère qu’il ne voit pas devenir grand. Séparés de quatre ans, les deux hommes ne se côtoient plus guère jusqu’à l’annonce de la maladie. Plus qu’un hommage, Marc Lambron tente dans ce portrait intime de retrouver le lien qui l’unissait enfant à ce frère, et se plonge dans l’écriture pour conjurer la mort. Un livre émouvant.

22,00
Conseillé par (Libraire)
2 mars 2014

Encore un Philip Kerr de très bonne facture et quel plaisir de retrouver notre héros, plus désabusé et torturé que jamais : Bernhard Gunther.
De retour du front de l’est, Bernie, très affecté reprend son poste d’enquêteur au département de la Kripo. Fidèle à lui-même, il se lance à corps perdu dans le travail, tentant d’oublier les horreurs du Front. Mais en 1942, il est appelé à Prague par le Général SS Reynhard Heydrich, fraichement promu nouveau Reichsprotektor de Bohème-Moravie. Homme de poigne, sans pitié et sans état d’âme, c’est aussi un homme qui ne compte plus ses ennemis même au sein du parti nazi. Quelqu’un a tenté de l’empoisonner. Voilà pourquoi il fait appel au talent de Bernie dont il ne doute pas de l’efficacité. Mais à peine arrivé, la tâche se complique. Un des quatre assistants du général est assassiné dans sa chambre, porte close, fenêtre close. L’ambiance se tend, et au fur et à mesure que l’enquête se déploie, l’énigme s’épaissit : que se cache-t-il réellement derrière ce crime : un attentat raté de la Résistante tchèque contre le général, un règlement de compte entre officiers allemands, une chasse à l’homme contre un agent double. ? Très habilement menée, cette nouvelle enquête de Bernie permet surtout à Philip Keer de dresser un portrait au vitriol des hauts dirigeants nazis présents en Bohème-Moravie en 1942. Suffisants, vils, cruels, se roulant dans la luxure, manquant de rien alors que le peuple allemand manque de tout, ces « choux-fleurs » sont surtout des hommes préoccupés par eux-mêmes et leurs carrières. Véritable énigme en chambre close à la Agatha Christie, le dernier Philip Kerr est une petite pépite.

Conseillé par (Libraire)
3 février 2014

Comment rendre vivant et passionnant un livre sur la gymnastique féminine, tel est le pari pris par Lola Lafon dans son nouveau livre » La petite communiste qui ne souriait jamais ». Retraçant le parcours emblématique de Nadia Comaneci, prodigue juvénile qui a révolutionné le monde de la gymnastique entre 1976 et 1980 avec des prouesses spectaculaires, Lola Lafon nous livre bien plus qu'une simple biographie. Avec beaucoup de tendresse, et un travail de recherche bien documenté, elle retrace le parcours de cette petite fille de 7 ans arrachée à sa famille et entraînée pour devenir une athlète hors du commun. Mais bien plus qu'une athlète, elle devient une icône, adulée par son peuple et un formidable outil de propagande pour le régime communiste roumain. Otage d'un système, Nadia repousse toujours plus loin ses limites en faisant preuve d'un sang froid phénoménal, en s'imposant des performances de plus en plus dures. En nous détaillant avec précision ses séances d' entraînement, son régime alimentaire, Lola Lafon nous décrit comment le régime communiste roumain conditionne Nadia en machine à remporter des victoires.Mais pas seulement. Otage d'un système Nadia est aussi otage de son corps qui grandit, sa croissance la déstabilise, la renvoi à l'adolescence qu'elle devient et la futur femme qu'elle deviendra. A travers le portrait de cette petite fille, Lola Lafon nous livre une belle réflexion sur le travail du corps, l’appréhension de l'espace, la beauté des performances, les enjeux des compétitions, sur la soif du spectateur toujours plus avide de prouesses. De la Roumanie de ,Ceaușescu, de ce pays « pas si gris et triste » il reste Nadia, enfant prodigue à la trempe exceptionnelle. Un beau portrait.

Sonatine éditions

22,00
Conseillé par (Libraire)
24 novembre 2013

Une chevauchée meutrière

R.J. Ellory a beaucoup de talent et il vient une fois de plus d'en faire la démonstration. Époustouflant road-movie sanglant, prenant et oppressant. Nous sommes plongés dans les années 60 au Texas en compagnie de deux demi-frères nés sous «  une mauvaise étoile ». Placés à l’orphelinat dès leur plus jeune âge, après l'assassinat de leur mère, les deux frères ont passé leur enfance dans divers maisons de corrections. Leur malchance continue quand ils sont pris en otage par un dangereux psychopathe Earl Sheridan désireux d'échapper à la peine de mort. S'engage alors la plus grande course poursuite entre les trois protagonistes et la police du Texas. Partout où ils passent, ils sèment la mort, plus ils avancent, plus la violence se fait intense. Entre les trois protagonistes, deux camps se forment, Digger le plus âgé, fasciné par Earl Sheridan tombe sous sa coupe, Clay est terrifié. La méfiance s'installe, le suspens redouble. 9 jours de chevauchée meurtrière, où les deux demi-frères vont vivre tant d'émotions contradictoires, se découvrir pour le meilleur et pour le pire. Ellory fait de «  Mauvaise étoile » plus qu'un polar, il nous offre des personnages complexes, bien travaillés, un livre foisonnant, riche en thématique : le libre arbitre, la fraternité, l'enfance meurtrie, le discernement, etc..Bref, un excellent polar.