Quand la justice et les médias nient les victimes, il reste la littérature pour les défendre. Phrase après phrase, année après année, Perrine Le Querrec poursuit le combat pour faire entendre leur voix. Pour qu'aucune n'ait plus jamais à crier au fond d'une cave.

Ancien rituel de protection, l'"Obia" est aujourd'hui utilisé par les "mules" qui espèrent ainsi passer de la drogue sans encombre de la Guyane à la France métropolitaine. mais quand deux jeunes meurent alors qu'ils s'apprêtaient à faire le voyage, le capitaine Anato s'engage dans une enquête qui l'emmènera plus loin que prévu...
Des berges du fleuve Maroni au Suriname, il lui faudra fouiller dans les zones d'ombres du passé et affronter ses propres démons.

Une folle ODE à la Liberté !
Ce livre, c'est pas n'importe quoi...

Talli est la dernière invocatrice issue de la lignée des filles de la déesse de la Lune. Pourchassée car on craint son pouvoir, elle est reste cachée dans un château pendant de nombreuses années avant d'être retrouvée par Lord Ulric, à la tête d'une brigade sanguinaire. Dans sa fuite pour lui échapper, elle rencontrera une multitude de personnages qui lui prêteront main forte, sous le charme de son aura lumineuse. Mais n'ayant jamais connu d'autre invocatrice, elle ne maîtrise pas son pouvoir... et représente un danger pour ses ami.e.s.

Le premier tome de ce manga en trois parties plante habilement le décor et les personnages et nous plonge très vite au cœur de l'action. Un gros coup de cœur, à lire sans modération dès 12 ans !

Découverte en France avec son roman noir Bondrée, multi-primé dans l’Hexagone comme outre-Atlantique, Andrée A. Michaud s’impose livre après livre comme une autrice phare de la littérature à suspense. Avec ce nouvel opus au titre évocateur, elle ne devrait pas décevoir son lectorat, et séduire également celles et ceux qui ne la connaissent pas encore !

Le roman s’ouvre sur une scène qui pourrait être bucolique si l’on ne nous prévenait pas d’emblée que le mal rôde : trois jeunes adolescents ont décidé de partir camper en forêt quelques jours, pendant qu’au village a lieu la grande foire annuelle. Abigail, Judith et Alexandre se connaissent depuis l’enfance, les deux filles et le garçon forment un trio inséparable, et les rires fusent. Pourtant, un malaise s’installe – comme si on avait visité leur campement, comme s’ils étaient observés… Ils se rassurent : «  On n’est pas dans Deliverance. » Eh bien, presque. Car tout comme dans le livre de James Dickey brillamment adapté au cinéma par John Boorman, une (très) mauvaise rencontre fera basculer leur petite escapade dans le cauchemar le plus violent.

En narratrice omnisciente, à quelques détails près, l’autrice fait monter la tension en nous plaçant alternativement dans la peau des « proies » et dans celle du « chasseur ». Abasourdis par ce qui leur arrive, les jeunes perdent leurs repères dans cette forêt qu’ils pensaient bien connaître, en même temps que leur innocence. Et quand le père de Judith viendra les rechercher le jour dit à l’heure dite, et qu’il trouvera des tentes et vêtements à l’abandon, le drame sera déjà noué…

Dans ce village paisible, où tout le monde se connaît ou presque, c’est la déflagration. Que reste-t-il, qui reste-t-il à sauver ? Et ceux ou celles qui pensent savoir, qui pensent avoir compris qui est responsable de cette tragédie, ne deviendront-ils pas également des « proies » ? Combien de doutes faut-il pour faire une certitude ?

De notre point de vue, une chose au moins est certaine : le talent d’Andrée A. Michaud n’est plus à prouver !

(Chronique écrite pour le Magazine Initiales #Printemps 2023)