Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

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9 janvier 2017

20e siècle, amour

Quelle belle découverte en ce début d’année 2017. Même si le titre est plutôt triste, la plume de l’auteure est magnifique. Un vrai souffle épique pour évoquer un amour qui ne devait pas durer.

Tout opposait ses deux personnages, rien ne les prédestinait à se rencontrer, et encore moins à s’aimer jusqu’au bout.

Je me suis laissée emporter par les phrases si belles et si rythmées, avec leur souffle propre. Et, cette fois, la redondance ne m’a pas dérangée (il faut dire que j’étais en vacances, j’avais le temps).

Il n’y a pas vraiment de chronologie, plutôt une écriture comme au fil de la mémoire de la narratrice, même si le récit suit l’avancée des années du couple entrecoupé de réminiscences.

Beaucoup de romans de l’auteure ont été primés, mais (dans mon inculture crasse) je n’en connaissais aucun. Je serai donc bien incapable de dire si ce roman s’inscrit dans le style habituel de l’auteure. Mais je suis certaine de lire d’autres critiques qui me l’apprendront.

L’image que je retiendrai :

Celle des démarches d’Emil et Annie pour pouvoir se marier à l’Eglise, après 12 ans de mariage civil.

http://alexmotamots.fr/?p=2468

18,00
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3 janvier 2017

amour, vieillesse

Le style est un peu sec, je dois l’avouer. Malgré l’histoire belle et prenante, je n’en ferai donc pas un coup de coeur.

Mais j’ai aimé cette proposition d’Addie à Louis. L’arrivée du petit fils de cette dernière.

Personne, dans leur entourage proche, ne les comprend, et surtout pas leurs propres enfants.

Malgré tout, les liens créés ne se défont pas si facilement.

J’ai passée une très belle après-midi en compagnie de ces personnages.

L’image que je retiendrai :

Celle de la patte du chien Bonnie, estropié.

alexmotamots.fr

Mercure de France

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3 janvier 2017

société

Ah, ces jeunes loups aux dents longues issus des meilleurs écoles de commerce…. Eh bien ils sont comme tout le monde : ils marchent à l’adrénaline, et quand celle-ci vient à manquer, ils flanchent.

L’auteure décrit avec finesse l’enfance et la montée en puissance de Claire, petite fille tombée amoureuse de Paris, et qui rêve d’y travailler, loin de sa province.

Le personnage de la sœur m’a intéressé, à l’opposée de Claire. Elle a l’air heureuse dans sa vie de petits boulots.

La descente aux enfers lors de la placardisation est très bien décrite : crises de panique, replis sur soi et besoin d’aller voir ailleurs.

Mais l’auteure dresse un constat amer : finalement, on ne se refait pas, et Claire retournera tête baissée dans l’arène (avec quelques ordonnances de cachets en plus). Impossibilité de changer de vie ?

L’image que je retiendrai :

Celle des nouvelles chaussures de Claire qui rendent jalouses sa boss. Le début de la fin pour le personnage.

http://alexmotamots.fr/?p=2424

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3 janvier 2017

19e siècle, mémoire, écriture

La guerre de 14 fait rage. Mais du salon Verdurin, aucun n’est sur le front. Certains travaillent dans des bureaux, le narrateur lui-même est en maison de santé.

Il compare le comportement des nations à celui des individus : la logique qui les conduit est tout intérieur, et perpétuellement refondue par la passion comme celle de gens affrontés dans une querelle amoureuse ou domestique.

M. de Charlus est accusé d’être allemand, étant germanophile.

La guerre fait des dégâts : l’église de Combray a été détruite par les Français et les Anglais car elle abritait un observatoire allemand.

M. de Charlus se fait torturer physiquement dans la maison de passes de Jupien. Françoise se fait torturer psychologiquement pas le maître d’hôtel qui lui fait peur.

Des pavés inégaux et un bruit de roues de train tire le narrateur de son découragement et lui rendent la confiance dans l’écriture.

Manuel du parfait écrivain, ou quels écueils éviter pour faire un bon livre (contrairement à Sainte-Beuve, encore lui….)

Le hasard existe-t-il ? Il semblerait que non.

Le narrateur prend conscience, lors d’une matinée chez les Guermantes que tout le monde a vieilli, y compris lui-même, qui se considère toujours comme un jeune homme.

Révélation : Mme Verdurin a épousé en troisième noce le prince de Guermantes. Les bras m’en tombent !

Morel est devenu un témoin moral (si, si….)

Malgré sa maladie, ou plutôt grâce à elle, le narrateur peut enfin commencer son Grand Œuvre et placer ses personnages dans le Temps, malgré le peu de place qu’ils ont occupés dans l’espace.

Quelques citations :

« Les jambes, les bras sont pleins de souvenirs engourdis. »

« Ce qui est étonnant, dit-il, c’est que ce public qui ne juge ainsi des hommes et des choses de la guerre que par les journaux est persuadé qu’il juge par lui-même. »

« Les cathédrales doivent être adorées jusqu’au jour où, pour les préserver, il faudrait renier les vérités qu’elles enseignent. »

« Le salut empressé et humble du baron proclamait ce qu’a de périssable l’amour des grandeurs de la terre et tout l’orgueil humain. »

« Car les vrais paradis sont les paradis qu’on a perdus. »

« Un être qui n’apparaissait, par une de ses identités entre le présent et le passé, il pouvait se trouver dans le seul milieu ou il pût vivre, jouir de l’essence des choses, c’est à dire en dehors du temps. »

« L’impuissance que nous avons à nous réaliser dans la jouissance matérielle. Et repensant à cette joie extrasensorielle….. »

« La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie, par conséquent, réellement vécue, c’est la littérature. »

« Je m’étais rendu compte que seule la perception grossière et erronée place tout dans l’objet, quand tout est dans l’esprit. »

« Mon livre, grâce auquel je leur fournirai le moyen de lire en eux-mêmes. »

http://alexmotamots.fr/?p=2420

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31 décembre 2016

amour, 19e siècle

Mon Dieu ! Albertine est disparue, quelle tragédie…..

Le narrateur émet des hypothèses : et si Albertine était restée auprès de lui ?

Il se remémore les premiers moments de son amour avec la disparue.

La retenir prisonnière a empêché Albertine de s’adonner à ses penchants de Gomorre.

Peu à peu, le narrateur en vient à se demander si sa vie amoureuse n’a pas été comme celle de Swann. Enfin !

Omniprésence de la lanterne magique.

Où l’on apprend que Gilberte ne s’appelle plus Swann mais Mlle de Forcheville et fréquente le salon Guermantes. Elle épousera même Saint-Loup.

De même que la nièce de Jupien, fille adoptive de M. De Charlus, se mariera avec le fils Cambremer.

Où le narrateur part enfin à Venise.

Non, pas Saint-Loup aussi ? Si ?!

Enfin, Gilberte lui reparle de Combray et de leur première rencontre. Le narrateur n’avait pas perçu ni compris ce que voulait lui dire la petite fille.

Quelques citations :

« Comme la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie ! »

« Il y a des moments dans la vie où une sorte de beauté naît de la multitude des ennuis qui nous assaillent, entrecroisés comme des leitmotive wagnériens. »

« Pour me consoler, ce n’est pas une, ce sont d’innombrables Albertine que j’aurai dû oublier. »

« Ce n’était pas Albertine seule qui n’était qu’une succession de moments, c’était aussi moi-même. »

« Je n’aurai pas dû souffrir de cette idée ; mais, comme aux amputés, le moindre changement de temps renouvelait mes douleurs dans le membre qui n’existait pas. »

« Nous ne connaissons vraiment que ce qui est nouveau, ce qui introduit brusquement dans notre sensibilité un changement de ton qui nous frappe. »

http://alexmotamots.fr/?p=2417