- EAN13
- 9791036204593
- Éditeur
- ENS Éditions
- Date de publication
- 23/03/2022
- Collection
- Signes
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - ENS Lyon 27,00
La poésie moderne, telle qu’elle se dessine au tournant du xixe siècle, semble
connaître un destin bien singulier et paradoxal : elle s’élabore en se
défaisant, elle s’écrit en déconstruisant ses formes et ses valeurs dans
l’espace critique du poème. Comment d’ailleurs est-elle possible ? C’est à une
question aussi radicale que Nerval, Mallarmé et Laforgue ont tenté de
répondre, chacun selon ses moyens et ses visées propres. Si, dans leurs
pratiques respectives, le poème dit encore quelque chose d’une relation
distendue entre le sujet et le monde, il s’applique bien plus à dénouer tout
lien du discours avec le réel, vouant du même coup la poésie à penser ce
suspens, à intégrer, dans ses modes de figuration et d’énonciation, la trace
d’une coupure fondamentale. Réflexivité, autonomie, clôture : le poème devient
le lieu d’un questionnement continu, qui met en déroute - non sans détours ni
conflits - la Poésie et ses emblèmes chimériques ; il n’omet pas non plus
d’évaluer la capacité du langage à représenter et à symboliser. Ainsi conçue
et remise en jeu, la poésie révèle sa vacance : elle accentue le geste
d’évidement qui la creuse de l’intérieur, en mettant à nu les artifices d’un
discours toujours enclin à dissimuler ses leurres et ses lacunes...
connaître un destin bien singulier et paradoxal : elle s’élabore en se
défaisant, elle s’écrit en déconstruisant ses formes et ses valeurs dans
l’espace critique du poème. Comment d’ailleurs est-elle possible ? C’est à une
question aussi radicale que Nerval, Mallarmé et Laforgue ont tenté de
répondre, chacun selon ses moyens et ses visées propres. Si, dans leurs
pratiques respectives, le poème dit encore quelque chose d’une relation
distendue entre le sujet et le monde, il s’applique bien plus à dénouer tout
lien du discours avec le réel, vouant du même coup la poésie à penser ce
suspens, à intégrer, dans ses modes de figuration et d’énonciation, la trace
d’une coupure fondamentale. Réflexivité, autonomie, clôture : le poème devient
le lieu d’un questionnement continu, qui met en déroute - non sans détours ni
conflits - la Poésie et ses emblèmes chimériques ; il n’omet pas non plus
d’évaluer la capacité du langage à représenter et à symboliser. Ainsi conçue
et remise en jeu, la poésie révèle sa vacance : elle accentue le geste
d’évidement qui la creuse de l’intérieur, en mettant à nu les artifices d’un
discours toujours enclin à dissimuler ses leurres et ses lacunes...
S'identifier pour envoyer des commentaires.