Les religieuses de Castille, Patronage aristocratique et ordre cistercien (XIIe-XIIIe siècles)
EAN13
9782753568914
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les religieuses de Castille

Patronage aristocratique et ordre cistercien (XIIe-XIIIe siècles)

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Jusqu’à présent, les abbayes de moniales cisterciennes qui se multiplièrent en
Castille à partir des années 1160 ont souvent été assimilées à la plus
puissante d’entre elles, Las Huelgas de Burgos, leur modèle et leur porte-
parole suivant les analyses inspirées par le droit canonique ou l’histoire du
genre. Les chartriers de communautés ordinaires comme Cañas, Vileña ou Herce
mettent toutefois en évidence des modes de fonctionnement différents de ceux
du grand monastère royal et même un antagonisme essentiel. L’explication tient
aux relations étroites que les institutions entretenaient avec les fondateurs
et leurs descendants, membres de la très haute noblesse des ricoshombres.
Usant de leur droit de patronage, les principaux lignages s’assuraient une
influence exclusive dans les cloîtres et en faisaient leurs centres de
pouvoir. Les temporels permettaient notamment de préserver l’intégrité de pans
importants de leur patrimoine dans les zones rurales. L’obédience
cistercienne, qui ne s’accompagnait alors d’aucune contrainte
institutionnelle, renforçait leur autonomie. Pour contrecarrer ce phénomène et
contenir les prétentions de l’aristocratie, Alphonse VIII fonda Las Huelgas en
1187, la dota de moyens hors normes et la plaça à la tête d’une hiérarchie
créée pour l’occasion, le chapitre des abbesses cisterciennes de Castille et
de Léon. Dans les années 1220-1230, l’ordre cistercien lutta à son tour contre
le patronage des laïcs afin d’affirmer l’autorité qu’il revendiquait depuis
peu sur les religieuses. Seules les abbayes de première génération purent
prolonger la relation gagnant-gagnant avec leurs patrons. Elles prospérèrent
tout au long du XIIIe siècle, avant de pâtir des grands bouleversements que
connut la noblesse castillane au début du siècle suivant.
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