- EAN13
- 9782707161673
- Éditeur
- La Découverte
- Date de publication
- 28/11/2013
- Collection
- Cahiers libres
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - La Découverte 19,00
Dans nos sociétés compassionnelles, la charité aspire à remplacer la
solidarité, l'exception se substitue à la règle et l'émotion prend le pas sur
la raison. Comment la cause de la victime en est-elle donc venue à servir
l'injustice ?
Que resterait-il de l'actualité s'il n'y avait plus de victimes ? Il suffit de
jeter un coup d'œil à la télévision pour s'en rendre compte : du journal
télévisé aux émissions de divertissement, la souffrance fascine et occupe le
devant de la scène. Pourtant, on aurait tort de réduire cette omniprésence à
une simple mode médiatique. Car c'est le signe d'une évolution profonde de nos
sociétés démocratiques : autrefois, les victimes avaient honte de leur
condition, aujourd'hui la reconnaissance de ce statut est devenue un enjeu,
donnant naissance à une nouvelle catégorie sociale. Autour des victimes, un
consensus compassionnel s'est mis en place, par lequel les médias, les
politiques, les ONG et certains intellectuels apportent à une opinion publique
consentante son lot quotidien de souffrances. C'est cette alliance objective
qui façonne notre " société des victimes ". Pourquoi un monde qui n'a jamais
semblé aussi inégalitaire, individualiste et cruel se soucie-t-il autant des
victimes ? C'est ce paradoxe que propose d'explorer cet ouvrage incisif. Au
sein du consensus compassionnel, la charité aspire à remplacer la solidarité,
l'exception se substitue à la règle, l'émotion prend le pas sur la raison et
l'instrumentalisation de la souffrance se traduit de multiples manières : des
enjeux politiques biaisés et pervertis, une justice kidnappée par la victime,
une rivalité mimétique incessante entre les communautés... La cause de la
victime en est venue à servir l'injustice. Et le victimisme menace désormais
l'humanisme.
solidarité, l'exception se substitue à la règle et l'émotion prend le pas sur
la raison. Comment la cause de la victime en est-elle donc venue à servir
l'injustice ?
Que resterait-il de l'actualité s'il n'y avait plus de victimes ? Il suffit de
jeter un coup d'œil à la télévision pour s'en rendre compte : du journal
télévisé aux émissions de divertissement, la souffrance fascine et occupe le
devant de la scène. Pourtant, on aurait tort de réduire cette omniprésence à
une simple mode médiatique. Car c'est le signe d'une évolution profonde de nos
sociétés démocratiques : autrefois, les victimes avaient honte de leur
condition, aujourd'hui la reconnaissance de ce statut est devenue un enjeu,
donnant naissance à une nouvelle catégorie sociale. Autour des victimes, un
consensus compassionnel s'est mis en place, par lequel les médias, les
politiques, les ONG et certains intellectuels apportent à une opinion publique
consentante son lot quotidien de souffrances. C'est cette alliance objective
qui façonne notre " société des victimes ". Pourquoi un monde qui n'a jamais
semblé aussi inégalitaire, individualiste et cruel se soucie-t-il autant des
victimes ? C'est ce paradoxe que propose d'explorer cet ouvrage incisif. Au
sein du consensus compassionnel, la charité aspire à remplacer la solidarité,
l'exception se substitue à la règle, l'émotion prend le pas sur la raison et
l'instrumentalisation de la souffrance se traduit de multiples manières : des
enjeux politiques biaisés et pervertis, une justice kidnappée par la victime,
une rivalité mimétique incessante entre les communautés... La cause de la
victime en est venue à servir l'injustice. Et le victimisme menace désormais
l'humanisme.
S'identifier pour envoyer des commentaires.