L'ultime liberté ?
EAN13
9782259213660
Éditeur
Plon
Date de publication
Collection
Tribune libre
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'ultime liberté ?

Plon

Tribune libre

Indisponible
Doit-on légaliser l'euthanasie ? Axel Kahn revient sur ce sujet brûlant, et
propose une réflexion humaniste nourrie de son expérience de médecin et de
membre du comité d'éthique français.


Le débat sur l'euthanasie est régulièrement réactivé par des situations
dramatiques. Pourtant, en 2005, a été votée la loi Leonetti, qui permet de
soulager les souffrances du malade, d'éviter l'acharnement thérapeutique et
d'organiser les soins palliatifs. Ainsi, aujourd'hui, la médecine française a
réduit le retard accumulé par rapport aux autres pays européens.
Pour le professeur Kahn, cette loi offre aux personnels soignants, aux malades
et à leur famille, un cadre qui permet de résoudre la question douloureuse de
la fin de vie. Il est vrai que dans des situations particulières, extrêmes,
l'euthanasie peut constituer un recours, envisagé dans l'intimité entre un
patient et son médecin, mais cela ne veut pas dire que cette action doit être
généralisée.
Face au tapage médiatique suscité par les affaires récentes souvent
instrumentalisées par des militants du " droit à mourir dans la dignité ",
Axel Kahn pose des questions fondamentales : n'est-il pas choquant de faire
d'un cas douloureux le fondement d'un " principe " souverain, contraire à la
valeur fondamentale qui est celle du respect de la vie ? A-t-on pensé à toutes
les dérives qui pourraient résulter d'une légalisation de l'euthanasie ? Car
personne ne peut affirmer qu'il n'y aura pas de dérives. Il suffit d'entendre
certains hommes politiques pour entrevoir le pire. Ils n'hésitent pas à
déclarer que, vue la situation difficile des hôpitaux français, " on ne pourra
pas continuer longtemps à supporter la charge d'un trop grand nombre de
maladies incurables ".
La quête d'une considération de tous les instants pour les personnes en fin de
vie demeure plus que légitime. Les réponses au problème de l'euthanasie ne
doivent donc pas être guidées par l'émotionnel, mais par le souci de proposer
un projet d'ensemble pour l'homme et la société.
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