La pensée postnazie, Contre-histoire de la philosophie, tome 10
EAN13
9782246855668
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La pensée postnazie

Contre-histoire de la philosophie, tome 10

Grasset

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Une grande partie de l’histoire de la pensée occidentale s’est effondrée lors
de l’ouverture des camps d’extermination nazis en 1945. La Raison occidentale
semblait progresser depuis sa première formulation grecque en passant par la
Raison renaissante, la Raison cartésienne, la Raison pure kantienne, la Raison
des Lumières. Comment a-t-elle pu déboucher sur l’embrasement de l’Europe par
le national-socialisme  ?
Hannah Arendt a pensé ce phénomène avec ses analyses sur le totalitarisme dont
le projet est de créer des hommes superflus. Cette jeune femme juive, qui fut
l’élève de Heidegger dont le nazisme fut incontestable, a également été sa
maîtresse. Le totalitarisme ne pouvait donc rester une énigme pour elle qui en
fit l’analyse. Au-delà du XX° siècle, elle a également pensé la Révolution
française, égalitaire, matrice des totalitarismes, qu’elle oppose à la
révolution américaine, libertaire et productrice de démocratie. Elle a
également examiné ce qui accompagnait la crise de la culture,
l’infantilisation des adultes, la science sans conscience, la crise de
l’éducation.
Hans Jonas a lui aussi pensé le monde postnazi en constatant que la planète
était en danger, que les biotechnologies mettaient l’humain en péril, qu’il
fallait activer un militantisme appuyé sur la peur pour conscientiser les
masses au nom d’un principe d’espérance. L’écologie lui doit beaucoup.
Gunther Anders enfin, un temps le mari d’Hannah Arendt, a pensé la bombe
atomique, le jazz, la télévision, la photographie, les machines, la
propagande, la radio, les médias, la pollution, la technologie appliquée au
corps, l’idéologie mortifère répandue par le capitalisme, avant de conclure à
l’obsolescence programmée de l’homme.
Tous trois ont pensé le nihilisme qui a suivi le nazisme. Leur judaïsme a lié
l’apocalypse au principe espérance, non sans imaginer que la violence ne
saurait être évitée.
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