Le Djihad et la mort
EAN13
9782021327076
Éditeur
Le Seuil
Date de publication
Collection
Débats
Langue
français
Langue d'origine
français
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Le Djihad et la mort

Le Seuil

Débats

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De Khaled Kelkal en 1995 a l'attentat de Nice en 2016, pratiquement tous les
terroristes se font exploser eux-memes ou tuer par la police, sans vraiment
chercher a fuir et sans que leur mort soit necessaire a la realisation de leur
action. Mohammed Merah reprendra la phrase attribuee a Oussama ben Laden et
systematiquement reprise avec des variantes : " Nous aimons la mort, vous
aimez la vie. " La mort du terroriste n'est pas une possibilite ou une
consequence malheureuse de son action, elle est au coeur de son projet. L'on
retrouve cette meme fascination pour la mort chez le djihadiste qui rejoint
Daech : l'attentat-suicide est la finalite par excellence de son engagement.
Et si c'etait cela, le vrai danger ? Non pas les degats infliges, mais l'effet
de terreur. Car la force de Daech est de jouer sur nos peurs. Et cette peur,
c'est la peur de l'islam. Le seul impact strategique des attentats est leur
effet psychologique : ils ne touchent pas la capacite militaire des
Occidentaux ; ils ne touchent l'economie qu'a la marge ; ils ne mettent en
danger les institutions que dans la mesure ou nous les remettons nous-memes en
cause, avec le sempiternel debat sur le conflit entre securite et État de
droit. La peur, c'est celle de l'implosion de nos propres societes.



Olivier Roy, directeur de recherche au CNRS, enseigne a l'Institut
universitaire europeen de Florence. Il a notamment publie, au Seuil, L'Islam
mondialise (2002), La Sainte Ignorance. Le temps de la religion sans culture
(2008) et En quete de l'Orient perdu (2014).


*[5e]: Cinquième
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