- EAN13
- 9782021135916
- Éditeur
- Le Seuil
- Date de publication
- 25/10/2013
- Collection
- La Librairie du XXIe siècle
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Seuil 19,00
Fin 1897, l'innocence du capitaine Dreyfus éclate au grand jour. S'opère alors
un étonnant chassé-croisé. Bernard Lazare, le premier à avoir réfuté
publiquement la thèse d'un Dreyfus coupable, se retire de la scène médiatique.
Alors que Maurice Barrès, jusqu'ici silencieux, s'engage dans le déni de
l'évidence : l'injustice commise à l'égard du capitaine juif.
Le livre d'Uri Eisenzweig se penche sur ce moment paradoxal. Il en propose une
interprétation touchant aux positions de fond de ces deux penseurs majeurs du
dreyfusisme et de l'antidreyfusisme. Marqués par une même sensibilité
littéraire fin de siècle, tous deux rejettent le récit comme forme privilégiée
du vrai.
C'est ce rejet qui, après avoir guidé son effort pionnier de démystification,
écarte l'anarchiste Lazare du combat centré sur l'effort de raconter la vérité
– dont le " J'accuse ! " de Zola est le modèle. En même temps, la fascination
pour une vérité échappant au récit génère chez Barrès une imagination
romanesque qui, transposée au domaine politique, annonce le fascisme : la
conception de la Nation comme entité organique enracinée, fatalement menacée
par toute altérité, tout récit. À cette vision du monde correspond un refus de
l'universel, pour les valeurs communes, et un déterminisme racial pour
l'identité des individus.
Le livre se termine sur une lecture du superbe Journal d'une femme de chambre
(1900) d'Octave Mirbeau. Inversant le rapport barrésien entre récit et vérité,
ce roman est le premier à souligner que l'imaginaire fasciste naissant est
indissociable d'un nouveau statut littéraire pour l'Autre – ici, le Juif, tel
que le représente l'antisémitisme.
*[5e]: Cinquième
un étonnant chassé-croisé. Bernard Lazare, le premier à avoir réfuté
publiquement la thèse d'un Dreyfus coupable, se retire de la scène médiatique.
Alors que Maurice Barrès, jusqu'ici silencieux, s'engage dans le déni de
l'évidence : l'injustice commise à l'égard du capitaine juif.
Le livre d'Uri Eisenzweig se penche sur ce moment paradoxal. Il en propose une
interprétation touchant aux positions de fond de ces deux penseurs majeurs du
dreyfusisme et de l'antidreyfusisme. Marqués par une même sensibilité
littéraire fin de siècle, tous deux rejettent le récit comme forme privilégiée
du vrai.
C'est ce rejet qui, après avoir guidé son effort pionnier de démystification,
écarte l'anarchiste Lazare du combat centré sur l'effort de raconter la vérité
– dont le " J'accuse ! " de Zola est le modèle. En même temps, la fascination
pour une vérité échappant au récit génère chez Barrès une imagination
romanesque qui, transposée au domaine politique, annonce le fascisme : la
conception de la Nation comme entité organique enracinée, fatalement menacée
par toute altérité, tout récit. À cette vision du monde correspond un refus de
l'universel, pour les valeurs communes, et un déterminisme racial pour
l'identité des individus.
Le livre se termine sur une lecture du superbe Journal d'une femme de chambre
(1900) d'Octave Mirbeau. Inversant le rapport barrésien entre récit et vérité,
ce roman est le premier à souligner que l'imaginaire fasciste naissant est
indissociable d'un nouveau statut littéraire pour l'Autre – ici, le Juif, tel
que le représente l'antisémitisme.
*[5e]: Cinquième
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