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    16 janvier 2014

    Frienship une petite ville dans le Wisconsin où Jacob Hansen porte plusieurs casquettes : à la fois celle du shérif, du pasteur et de l’embaumeur. Il a participé à la guerre de Sécession qui s’est déroulée il y a peu et il est marqué à tout jamais. Durant un été particulièrement caniculaire alors qu’il sillonne la campagne avoisinante à bicyclette, il trouve le corps d’un soldat.
    Jacob marié et père d’une petite fille âgée de quelques mois est le narrateur des événements qui vont se produire. Mais il emploie le "tu " pour parler de lui et dès les premières lignes ce choix donne une sensation attirante et angoissante. Jacob très croyant, qui nous raconte sa phobie pour les chevaux depuis la guerre, du soldat Norvégien malade dont il s’occupait. Et parce Jacob parle tout seul quelquefois, certains le surnomment le fou.

    Plusieurs habitants de Frienship tombent malades, meurent. Le docteur est formel, il s’agit de la diphtérie. L’épidémie se propage et la quarantaine s’impose. Certaines familles doivent rester cloîtrées chez elles et la ville est coupée du reste du monde. Jacob doit préparer les morts, faire des cercueils et veiller à ce que tout le monde obéit aux consignes. Sans compter un incendie qui se rapproche rapidement.
    Et la tension va en crescendo atteignant son paroxysme dans les dernières papes où Stewart O’Nan assène au lecteur des claques! Les cartes sont quelquefois volontairement et habilement cachées. On découvre toute la vérité dans ces dernières pages terribles, étouffantes, douloureuses ! Et on est ferré, interpellé par ses réflexions, ses interrogations, les choix qu'il fera ou non car ce roman nous interroge sur le mal, sur notre condition d’humain (et donc sur notre pouvoir d'agir ou non, nos convictions), sur la culpabilité. Je n’en dirai pas plus...
    Une lecture dont on ne sort pas indemne, vous êtes prévenus ! Magistral, du grand Stewart O’Nan !