Habiller le ciel
EAN13
9782072994074
ISBN
978-2-07-299407-4
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Continents Noirs (1)
Nombre de pages
288
Dimensions
20,5 x 14,2 x 1,9 cm
Poids
294 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Je n'ai pas assisté à l'enterrement de ma mère. Pendant une interminable année, des assauts de culpabilité m'ont rongé. Il m'a semblé, pour en sortir, qu'un catafalque de papier me permettrait non point d'ensevelir la disparue, mais de reconstituer son existence et de m'apaiser. L'ancienne danseuse qui ne savait ni lire ni écrire s'est alors redressée, telle qu'elle avait toujours été, opiniâtre, énergique et tournée vers un impératif : faire de chacun de ses nombreux enfants un être accompli. En écrivant ce qu'elle a aimé, détesté ou combattu, m'est bien sûr revenu notre secret ; enfant, alité et agonisant dans un hôpital, un vieil inconnu murmura à Mère une formule qui me sauva la vie : "Mbil idou inga kat kara." Par-delà nos espaces désormais disjoints, Mère intervient toujours. Ce livre en est la preuve. Il redonne voix et corps à celle qui m'invitait à habiller le ciel de prières pour détourner de mon chemin de furieux orages. E. É.
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En partenariat avec Escales des Lettres
Avec Eugène Ébodé
Le , La chouette librairie

Écrire pour tenter de conjurer l’absence, apaiser la douleur de la perte d’un être aimé, combattre l’oubli. À travers son roman d’autofiction "Habiller le ciel" (Collection Continents Noirs, Gallimard, 2022), l’écrivain, journaliste et enseignant camerounais a bâti un «catafalque de papier» à sa mère disparue, Vilaria. En retraçant son existence, il rend hommage à cette ancienne danseuse pleine de talent, qui regrettait de ne savoir ni lire ni écrire, et vouait un véritable culte aux diplômes de ses enfants, à leur instruction, leur réussite professionnelle. Avec "Habiller le ciel", Eugène Ébodé nous propose à nouveau une fiction mémorielle où la figure maternelle occupe une place centrale. Sa disparition est l’occasion d’un retour dans la chair brûlante des souvenirs d’une femme virevoltante, dont la courte existence se révèle aussi trépidante que la ville de Douala qui ne dort jamais. Sa mère émigre en ville à la poursuite des rêves de la modernité. Mais elle se laissera happer par le tumulte de la vie urbaine, surtout celle des bars populaires où elle s’imposera comme une danseuse hors pair. Le retour au royaume de l’enfance passe aussi par la mise en lumière d’une galerie de portraits qui défile et constitue autant de moments d'exploration du passé.

Avec sa verve poétique pétrie d’humour, distillant ses réflexions sur le continent d’hier et d’aujourd’hui, l’auteur plonge dans ses propres souvenirs, raconte notamment ses péripéties au Tchad en vue de décrocher le baccalauréat, alors que la guerre civile éclate.

Grand Prix littéraire d’Afrique noire 2014 pour son roman "Souveraine magnifique", aujourd’hui établi à Rabat, au Maroc, Eugène Ébodé est aussi administrateur de la nouvelle chaire des littératures et des arts africains à l’Académie du Royaume du Maroc. Celle-ci œuvre à vivifier les échanges artistiques et littéraires entre les pays africains, à décloisonner les aires culturelles.

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