Une photo mystérieuse, un groupe d'ami qui vole en éclats, la quête d'identité d'une femme qui ignore tout de la jeunesse de sa mère... Partez à Cuba pour découvrir cette grande histoire/
Alors qu'elle se rend à son travail, Adela est surprise par un appel téléphonique provenant de sa mère, Loreta. Celle-ci est bouleversée par la mort imminente de son cheval, mais sous cette douleur sincère, Adela ressent une autre faille, un non-dit, mais elle n'a pas le temps de creuser...
Quelques jours plus tard, elle remarque sur le profil Facebook de Clara, la mère de son conjoint, une photo qui attire son regard. Clara y est représentée entourée d'amis avec une légende indiquant « Le Clan – Cuba, 1990 ». Une personne attire son regard : une jeune femme enceinte prénommée Elisa. Adela croit y reconnaître sa mère, qui a quitté Cuba vingt-cinq ans auparavant.
De nombreuses questions se posent alors : Elisa et Loreta peuvent-elles être les mêmes personnes ? Pourquoi Loreta déteste-t-elle tant son pays d'origine ? Comment et pourquoi est-elle partie ? Et surtout, nous lecteurs, nous allons essayer de décortiquer l'événement qui a fait exploser le groupe d'amis, peu de temps après que la photo soit prise. Pour répondre à ces questions, nous allons entrer dans la vie de chacun de ces amis : nous allons interroger leur passé, leur vie ensemble et leur vie actuelle pour comprendre comment chaque ficelle, chaque instant, a pu avoir un impact sur leurs choix.
Roman ample et foisonnant, radiographie de Cuba et de la jeunesse cubaine des années 60 à aujourd'hui, Poussière dans le vent est un roman tendu. En effet, Leonardo Padura, déjà connu pour ses romans et ses polars, sait parfaitement doser les révélations et disséminer les indices pour nous tenir en haleine. Au-delà de l'aspect politique et historique, Poussière dans le vent est surtout un grand roman sur l'amitié, nous nous sentons incroyablement proches des personnages et nous sommes finalement reconnaissant d'avoir pu partager leur intimité.
Comment faire respecter ses droits... Lorsque nous n'en avons pas?
"Des milliers de lunes" est considéré comme la suite du roman Des jours sans fin. Donc si vous l'avez déjà lu, vous aurez la joie de retrouver McNulty, Cole et Winona. Mais pas d'inquiétude ! Si ce n'est pas le cas, vous pouvez les découvrir avec ce roman.
Winona, jeune indienne lakota, est à la porte de ses dix-huit ans. Elle vit avec le traumatisme de sa famille sauvagement assassinée sur ordre gouvernemental, lors de la guerre de sécession. La mémoire de sa mère guerrière et de ses sœurs continue de l'accompagner pour en faire une jeune femme forte, intrépide et intègre. Dans ce grand malheur, elle a eu la chance d'être recueillie par les Irlandais Thomas McNulty et John Cole, et évolue dans leur ferme, accompagnée par Tennyson et Rosalee Bouguereau, esclaves affranchis. Ils forment une grande famille mais ils sont vus comme des marginaux. Ils tentent de vivre aussi paisiblement que possible, sans faire de vagues, mais tout en gardant la tête haute face aux brimades, à la pression, et aux insultes. Ils savent se tenir sur une corde raide car leurs droits sont sinon inexistants, tout du moins extrêmement modestes. De sang amérindien, Winona, elle, n'a aucun droit. Aux yeux de la loi et du peuple, Winona n'est pas une citoyenne. Même si elle a un travail, elle reste pour eux une sauvageonne bonne à rien. Au mieux une mignonnette. Mais en grandissant elle va chercher à prendre un peu plus de place, à demander le respect. Même si elle reste prudente, elle souhaite découvrir le monde et s'affranchir de la case dans laquelle on l'a jetée. Mais un soir, elle va être sauvagement agressée. Elle se souvient de peu de choses, mais cet événement va irrémédiablement révéler les tensions qui subsistent depuis la fin de la guerre de sécession. Peu à peu, les postes administratifs d'autorité sont pourvus par des Américains sudistes et suprémacistes... Cette grande famille voit alors leur équilibre précaire s'effondrer...
Une fois de plus, Sebastian Barry met son écriture fine et lyrique au service de ces personnes qui n'ont que rarement voix au chapitre. Sa grande sensibilité révèle le meilleur comme le pire de l'âme humaine, et dévoile toute l'ambivalence qui peut exister au sein d'un même être humain. Il pose également la question de la transmission des cultes et de la tradition lorsque nous sommes seul dépositaire de la culture d'un peuple anéanti, détruit, annihilé.
Palpitant et écologique, un roman d'aventure humaniste
Avec "Femme du Ciel et des Tempêtes", Wilfried N'Sondé nous offre un roman d'aventure palpitant. Ses thématiques le classent également auprès des romans écologiques qui ont a cœur de replacer la terre et la nature sauvage au centre de l'attention.
Noum, ancien héros de guerre soviétique, et maintenant chaman Nénets, ethnie du Nord de la Sibérie, fait une étrange découverte lors d'un glissement terrain : une reine Africaine, emprisonnée dans le Permafrost depuis ce qui semble être la nuit des temps, vient de refaire surface. Noum entend la doléance, le cri de douleur, de cette terre menacée par l'exploitation gazière. La dépouille tombe donc à pic pour espérer mettre un terme au projet d'industrialisation qui rôde. Mais il faut que le monde scientifique s'en empare et donne une portée mondiale à cette découverte. Pour ce faire, Noum contacte un ancien ami et scientifique français : Laurent. Il a quelques jours pour organiser une expédition solide et réclame à ses côté Cosima, une jeune médecin légiste Germano-Japonaise et Silvère, un anthropologue d'origine Congolaise.
Malheureusement, l'exploitant, un mafieux russe, a vent de cette expédition et il est hors de question qu'il se laisse dépasser par des scientifiques occidentaux et par un vieux chaman Nénets. Il compte bien conserver ses droits d'exploitation, coûte que coûte...
Tout ce petit monde se retrouve donc en Sibérie, là où la nature reste en partie indomptée, et aucun de ces invités, scientifiques vertueux ou industriels véreux, n'est la bienvenue ! La nature saura le leur faire comprendre et la grande reine Africaine réussira, depuis son tombeau de glace, à défendre ses terres.
La figure du chaman, qui a un lien avec tout ce qui constitue le monde, le passé, le présent, le futur, les êtres morts comme vivants, et même avec les minéraux, sait entendre et comprendre les désirs d'une terre de plus en plus meurtrie. Il apprend, il nous apprend, à respecter chaque vie, même celles qui paraissent les plus vilaines. Femme du ciel et des tempêtes, est aussi un roman qui interroge notre humanité et notre lien corrompu à la nature. Le progrès, la technologie, la course folle au toujours plus grand, toujours plus confortable, toujours plus vite, qui sous couvert de nous simplifier la vie, la rend chaque fois un peu plus compliquée lorsqu'elle nous coupe de la terre. Bienveillant, l'auteur nous montre néanmoins le chemin de la rédemption et propose l 'idée que ce lien n'est pas définitivement rompu : il reste toujours, quelque part, un instinct primaire qui nous relie au sauvage et nous sommes tout à fait capables de rétablir cette connexion entre l'humain et le vivant.
Du voyage, de la musique, de la danse, du rêve, de la beauté et de l'amour : vous trouverez tout cela et bien plus dans ce magnifique premier roman !
Anton Torvath est fils du vent, tzigane, et il grandit au sein d'un cirque, la kumpanji. Une légende vient accompagner sa naissance : un grand destin de dresseur de chevaux lui est promis. Il grandit au fil des voyages, et du cirque. Mais l'Histoire les rattrape et ils se trouvent vite assignés à résidence, puis déportés. Anton côtoie la mort de près et surmonte le deuil et la maladie grâce à la force des contes tziganes, de l'amitié, et de son savoir. Sa vie est précieuse et son destin écrit. Tous ceux qui le rencontrent le savent, le sentent : il est attendu à Jaisalmer...
Hadès, Argentine - Prix Premier roman étranger 2021
One-Shot
De Daniel Loedel
Traduit par David Fauquemberg
La Croisée
"Cela faisait huit ans que j'avais officiellement disparu. Enfin, à ma connaissance."
Tomas Orilla a fui l'Argentine en 1976, période trouble en Amérique Latine. Après un détour à Rome, il s'installe à New-York et vit sous le nom de Thomas Shore. Dix ans plus tard, le passé le rappelle dans son pays natal : Pichuca, la mère d'Isabela, son premier amour, est aux portes de la mort et le demande à son chevet. Dès lors, il va se retrouver plongé dans ce passé qu'il a tenté de fuir et d'oublier. Accompagné du Colonel, Virgile argentin et contemporain, Tomas Orilla va descendre dans l'enfer de sa mémoire. Il devra se confronter aux choix qu'il a dû faire, aux personnes qu'il a aidées ou trahies, aux fantômes du passé et à ceux bien présents.
Radiographie de l'Argentine et de ses périodes troublées, Hadès, Argentine est un premier roman remarquable. Il pose la question de la survie en temps de dictature et interroge sur la force de vie qui peut être à la fois mère de violence et d'amour.