Laetitia -.

Conseillé par (Libraire)
8 mai 2020

Aaliya a 72 ans et les cheveux bleus. Dans une Beyrouth toujours aussi oppressante envers les femmes, Aaliya, de par son célibat affirmé, est rebelle sans trop le vouloir, ni même le savoir. Elle voue une passion démesurée à la peinture, la musique classique mais surtout, surtout, à la littérature.
Parmi ses nombreuses activités, elle a été libraire contre vents, marées, et guerres. Elle a également traduit plus de 37 œuvres classiques en Arabe.

Nous rencontrons ce personnage fantasque à l'aube du 1er janvier. Pourquoi cette date précisément? Chaque début d'année, elle choisit quel livre elle va traduire. Seulement aujourd'hui, elle n'arrive pas à faire son choix…
Plusieurs événements importuns vont l'amener à réfléchir sur sa vie, sa relation avec l'Autre, avec l'Art, mais aussi avec son pays. Nous allons alors la suivre dans ses souvenirs et ses déambulations dans la Beyrouth d'hier et d'aujourd'hui.

Aaliya est un personnage attachant: on admire ses qualités et, parce qu'ils sont nombreux, on lui pardonne ses défauts.
Voici un livre érudit mais abordable: le ton est sarcastique, on rit et, pour tous les curieuses et les curieux, on découvre beaucoup de choses!

Conseillé par (Libraire)
8 mai 2020

Une œuvre humaniste, émancipatrice, percutante et sensible...

"Le Monde des hommes" est ici celui des Indes Néerlandaises, à la toute fin du XIXème siècle.
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Récit d'initiation ou récit historique, nous sommes emportés par son souffle romanesque et par ses personnages fascinants.
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Le narrateur, Minke, est un jeune étudiant de Java. Bon élève dans une grande école néerlandaise, écrivain prometteur, il fait la rencontre de Nyai Ontosoroh, concubine d'un riche négociant Hollandais, et de sa fille, la magnifique et convoitée Annelies. Il s'agit dès lors de remettre en questions ses apprentissages, les codes Européens, la moralité hypocrite ambiante et le respect servil de la hiérarchie.

Un livre humaniste, émancipatrice, percutante et sensible que vous ne voudrez plus lâcher..

Evgueni Vodolazkine

Éditions des Syrtes

22,00
Conseillé par (Libraire)
8 mai 2020

Un chef d'oeuvre de la littérature russe contemporaine

Evgueni Vodolazkine est un digne héritier des grands romanciers russes du XIXème siècle, il nous le prouve d'ailleurs avec "L'aviateur", un roman profond et mélancolique.
Le personnage principal, Platonov, se réveille à l'hôpital en 1999. Il est amnésique et doit noter ses souvenirs, ses rêves et ses pensées les plus intimes pour tenter de recouvrer la mémoire. Nous comprenons alors rapidement qu'il est "un enfant du siècle", né en 1900.
Nous allons suivre Platonov dans sa reconstruction, aidé par son médecin, puis par une jeune femme à laquelle il s'attache très vite.
C'est un livre que l'on dévore pour résoudre les mystères de la vie de Platonov. Il met subtilement en relation la Russie d'avant et après la révolution, puis la Russie post-soviétique.
Cependant, à la dimension historique s'ajoute aussi une dimension universelle: Vodolazkine aborde de manière très poétique et sensible plusieurs réflexions sur notre rapport à l'Histoire et la notion "d'événement", sur la mémoire commune, sur notre capacité à pardonner, à nous reconstruire et la nécessité de se satisfaire des petits plaisirs quotidiens.

Le Castor Astral

Conseillé par (Libraire)
21 avril 2020

Un fidèle compagnon de chevet!

"Votre présence ne me fait pas mal et j'aime les gestes tendres,
simplement il m'arrive parfois d'avoir besoin d'une nuit sans étoiles et d'un jour sans déclarations."

Encore une fois Cécile Coulon, avec son burin à plume, grave en nous ses vers si sensibles.
Que nous soyons à la recherche d'un peu de douceur ou d'évasion, nous trouvons dans son recueil concision, empathie, blessures et amour du quotidien.
Il se feuillette, il se découvre, il se dévore, peu importe comme on choisi de l'aborder, le lire est un ravissement.

Conseillé par (Libraire)
21 avril 2020

Alors qu'il lutte contre une gueule de bois et une page blanche (jaunie), le narrateur reçoit une drôle de proposition: s'immoler par le feu devant l'immeuble du Comité Central du Parti. Les membres de l'opposition y ont bien réfléchi, et c'est bien lui l'heureux élu! Il s'agit là d'une évidence, et on ne peut lutter contre elle.

Le narrateur dispose d'une journée pour se préparer. Une journée pendant laquelle il va déambuler dans une Varsovie à l'atmosphère délétère, où les contrôles d'identité se font à tous les coins de rue et où on ne sait même plus quel jour (quelle année!) nous sommes.
Nous le suivons sur des chemins de traverses, nous rencontrons des personnages déroutants qui interrogent notre condition humaine et notre pouvoir d'action.

Les dialogues sont délectables, les situations burlesques et l'humour mordant, piquant, brûlant. L'auteur joue avec les genres, les dissout pour mieux les mélanger: comédie noire, tragédie facétieuse ou farce philosophique? Tadeusz Konwicki sait mettre le doigt là où ça fait mal, mais avec le sourire, un bidon d'essence de couleur bleue et une boite d'allumettes suédoises, s'il vous plaît!

Merci aux éditions du Typhon de nous permettre de (re)découvrir ce grand texte de la littérature Polonaise!