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Albin Michel

25,90
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4 avril 2013

Back to the future

Sous sa magnifique couverture, le dernier roman de Stephen King pose une question centrale : est-il possible d’annuler les nombreux « effets papillons » consécutifs à un drame historique comme l’assassinat du président Kennedy en intervenant en amont pour l’éviter ? Pour tisser sa réponse, le maître du suspense a choisi l’uchronie (réécriture de l’Histoire par la modification d’un événement passé). Son héros, Jake Epping, un enseignant de 35 ans en 2011, va donc se retrouver au cœur de l’Amérique profonde en 1958. Il aura 5 ans pour empêcher par tous les moyens le futur meurtrier Lee Harvey Oswald de passer à l’acte à Dallas. Malgré un léger agacement de départ face à ce procédé de science-fiction souvent utilisé, on est très vite happé par cette plongée haletante et documentée (notamment sur Oswald et sa famille) dans l’Amérique des « happy days ». Au fil des pages, on partage avec le héros la vie quotidienne des petites villes américaines de la fin des années 50 et on suit avec impatience son parcours, des pièges tendus par le destin aux belles rencontres amicales et même amoureuses, jusqu’au… 23 novembre 1963, jour où il devra retourner vers le futur. Ce serait péché de vous en dire plus. Juste un conseil, malgré ses 930 pages, plongez vous dans ce roman. L’auteur y déploie tout son talent de grand conteur américain et confirme vraiment son statut de « King » de nos nuits blanches.

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3 avril 2013

Sur les traces de Limonov

Les lecteurs qui, dans les années 80, ont découvert « Le poète russe préfère les grands nègres » ou « Journal d’un raté », connaissent Limonov et sa réputation sulfureuse. Emmanuel Carrère raconte la trajectoire complètement folle de cet homme qui fut de tous les combats, de toutes les extrêmes : amateur de jeunes femmes, mais homosexuel assumé pendant une partie de sa vie, écrivain underground et  branché à Paris, puis prisonnier en Russie ou valet de chambre à Manhattan. Il faut bien reconnaître qu’il constituait un morceau de choix pour un romancier. Comme le fait toujours Emmanuel Carrère, il nous prend par la main pour nous raconter une histoire. Celle d’un imposteur- assassin dans " L’Adversaire ", de sa famille dans  " Un roman russe " et  " D’autres vies que la mienne ", et enfin de ce fou aussi furieux que séduisant dans " Limonov ". Il fallait beaucoup de talent pour réussir à nous embarquer dans son entreprise. Le résultat est là : vous ne lâcherez pas ce livre, quelle que soit l’exaspération qu'inévitablement vous éprouverez de temps à autres pour son personnage.

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3 avril 2013

Un loser magnifique

En principe, l'histoire de ce loser et fier de l'être devrait être lamentable et déprimante. Amoureux fou d'Emma, le narrateur l'épouse, trouve pour leur nuit de noces un camping glauque, et s'attarde tant à boire des bières au bar qu'en revenant à l'aube il trouve le lit vide et la bien-aimée envolée. Raison suffisante pour s'apitoyer sur son sort, et boire de nouvelles bières, Bref, rien d'excitant. Mais ce camping semble attirer les types les plus déjantés, et devient le théâtre d'évènements loufoques, comme cette épidémie de suicides qui ravage la meute de curieux accourus observer un Allemand, rendu fou par l'abandon de sa femme, marcher en rond sur la plage depuis un mois. L'aventure se termine bien entendu par une catastrophe, mais de toute beauté. Le tout écrit dans une langue vive et imagée, un régal. Et surtout, au milieu de scènes de beuverie, s'expriment des sentiments très purs : l'amour indéfectible du narrateur pour Emma, l'amitié, la fidélité, le besoin de tendresse. L'auteur a mis dans chacun de ces paumés une telle générosité qu'on s'en sent ragaillardi et pris de confiance en l'humanité. Même si le livre suivant s'intitule " pas mieux "...

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Albin Michel

22,00
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2 avril 2013

Des vampires attachants

Après l’immense succès du « Chat du Rabbin », la sortie du premier roman de Joann Sfar s'annonce déjà comme un événement. En 1917, Caïn et Ionas, deux frères aussi opposés qu’attachés l’un à l’autre, sont embarqués, ensemble, dans une guerre interminable. Dans l’attente de l’ennemi, chacun révèle sa vraie nature. Pour l’un les actes de violence et les conquêtes sexuelles priment tandis que l’autre, le romantique Ionas, préfère s'isoler avec son violon en rêvant de retrouver au plus vite la belle Hiéléna. Lors d’une attaque adverse, Ionas périt. Il revient à Caïn d’annoncer la triste nouvelle à Hiéléna mais sa nature reprenant le dessus, il la séduit, l’épouse et lui fait un enfant. Le roman bascule alors dans l’imaginaire foisonnant de l’auteur. Les disparus deviennent vampires et autres créatures d’outre-tombe, aux mœurs et à la psychologie bien humaines. On s’attache à eux, on s’amuse de leurs quêtes existentielles, et on s'emballe quand la deuxième partie du récit nous conduit aujourd'hui, aux côtés d’une jeune veuve psy, Rebecca Streisand, confrontée au charme du séduisant vampire immortel. Inspiré du célèbre Nosferatu, « L’Eternel » est une épopée vivante où se mêlent tour à tour guerre, amour et psychanalyse, le tout nourri d’influences philosophico-religieuses et de beaucoup d’humour. Même si on peut regretter certaines longueurs, ce premier roman se dévore, nous laissant parfois déconcertés, mais toujours amusés par les fréquentes allusions faites à  nos vies d'aujourd'hui.

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1 avril 2013

Le meilleur du post-apocalyptique

La guerre atomique a eu lieu (fulgurante). Personne n'a rien compris, personne ne sait quelle est l'ampleur de la destruction (mondiale apparemment, en raison du dérèglement climatique) et à la limite peu importe : pour ceux qui ont survécu, il s'agit de continuer à vivre, et donc de s'organiser. A Malevil, ils sont un petit groupe vite mené par Emmanuel Comte, notre narrateur. Ils se débrouillent comme des chefs, créent une petite société en communisme agraire primitif, sont en autarcie et retrouvent peu à peu un sens à la Vie. Mais ils ne sont pas les seuls survivants, et ce sont véritablement des guerres qu'il faut gérer... Aux côtés d'Emmanuel, on a ponctuellement l'intervention du jeune Thomas, qui recadre un peu les évènements, avec une objectivité dont le narrateur manque de plus en plus au fil des pages. Emmanuel se révèle dans ces conditions difficiles, se dépasse même très certainement, et a besoin pour ce faire d'une importante confiance en lui, qu'on comprend parfaitement en tant que lecteur. Il nous agace malgré tout, parce que c'est comme ça, on n'aime pas les hâbleurs à qui tout réussit. En même temps on s'identifie complètement à ses " ouailles ", on compte sur lui pour se montrer fort quand c'est nécessaire (allez tuer des inconnus morts de faim en face à face, vous, parce qu'ils mangent votre blé même pas encore mûr sur sa tige, tout cru), réfléchi quand il s'agit de gérer les relations sociales, généreux pour les survivants du village voisin, impitoyable pour l'affreux curé qui a y a pris le contrôle, pénétrant quand il se penche sur la religion, bref, on veut un guide, un appui, un leader " qui sait ". Et on voudrait, qu'en plus, il soit modeste ?... Le genre de roman qui vous promet des nuits agitées, des interrogations sans fin, et qui est, au final, d'un pessimisme profond, mais absolument pas déprimant. Marquant.

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