Pendant l'été 1980, Marguerite Duras écrit des chroniques
hebdomadaires sur « l'actualité parallèle » pour le journal
Libération. Elle décide de les publier en livre. Depuis son
appartement des Roches Noires, au-dessus de la plage de
Trouville, elle décrit des anecdotes choisies, typiques de la
vie balnéaire. Un jour, elle voit au loin un enfant marchant aux côtés d'une monitrice de colonie de vacances. "La Jeune Fille et l'enfant" est l'histoire d'amour fou qui la saisira à cette vue, un amour impossible, « peut-être la plus belle histoire d'amour que j'aie écrite », dira-t-elle.
« Sur le chemin de planches passe la jeune fille de la plage.
Elle est avec l'enfant. Il marche un peu à côté d'elle, ils vont
lentement, elle lui parle, elle lui dit qu'elle l'aime, qu'elle aime un enfant. Elle lui dit son âge à elle, dix-huit ans, et son nom. Il répète ce nom. Il est mince, maigre, ils ont le même corps, la même démarche lasse, longue. Sous le réverbère elle s'est arrêtée, elle a pris son visage dans sa main, elle l'a levé vers la lumière, pour voir ses yeux, dit-elle, gris. Tu es l'enfant aux yeux gris. » M. D.
hebdomadaires sur « l'actualité parallèle » pour le journal
Libération. Elle décide de les publier en livre. Depuis son
appartement des Roches Noires, au-dessus de la plage de
Trouville, elle décrit des anecdotes choisies, typiques de la
vie balnéaire. Un jour, elle voit au loin un enfant marchant aux côtés d'une monitrice de colonie de vacances. "La Jeune Fille et l'enfant" est l'histoire d'amour fou qui la saisira à cette vue, un amour impossible, « peut-être la plus belle histoire d'amour que j'aie écrite », dira-t-elle.
« Sur le chemin de planches passe la jeune fille de la plage.
Elle est avec l'enfant. Il marche un peu à côté d'elle, ils vont
lentement, elle lui parle, elle lui dit qu'elle l'aime, qu'elle aime un enfant. Elle lui dit son âge à elle, dix-huit ans, et son nom. Il répète ce nom. Il est mince, maigre, ils ont le même corps, la même démarche lasse, longue. Sous le réverbère elle s'est arrêtée, elle a pris son visage dans sa main, elle l'a levé vers la lumière, pour voir ses yeux, dit-elle, gris. Tu es l'enfant aux yeux gris. » M. D.
S'identifier pour envoyer des commentaires.
Autres contributions de...
-
L'Amant, Suivi de « L’Amant, 1984 » entretiens et manuscritsMarguerite DurasLes Éditions de Minuit19,00
-
Réussir son Bac de français 2024 : Analyse du Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite DurasMarguerite DurasBac De Francais19,90