Les Mots sans les choses
EAN13
9782844858870
ISBN
978-2-84485-887-0
Éditeur
Éditions Allia
Date de publication
Collection
Petite collection
Nombre de pages
128
Dimensions
17 x 10,3 x 0,9 cm
Poids
120 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les Mots sans les choses

Éditions Allia

Petite collection

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"Aujourd’hui, le citoyen ne se pose plus de telles questions : il sait et énonce sans un doute ce qu'est une "hystérique", un "autiste" ou une "névrose". S'il boit moins de vin cuit que par le passé (des enquêtes en attestent), sa capacité à mimer la science aurait progressé au point de lui permettre d'affirmer résolument qui doit être enfermé, et dans quel compartiment de psychiatrie."
"Travailler dans l'événementiel", en d'autres termes dans "ce qui fait le buzz". Tel est le souhait de Younes, adolescent de 16 ans de la Seine-Saint-Denis. Quant à vous, peut-être habitez-vous dans une "ville­-monde", où le flâneur ne flânerait plus mais participerait au flux mondial d'infor­mation. Ces concepts surplombants, plaqués sur des faits ou sur des groupes sans pouvoir les relier à l'expérience individuelle, voilà ce contre quoi Éric Chauvier s'insurge. Dans un même élan, il déboulonne quelques-uns des grands penseurs du monde social. Pierre Bourdieu, Claude Lévi-Strauss ou encore Michel Foucault en prennent pour leur grade. Mais aussi les gender studies tant à la mode ou encore les théories du care. Freud s'était en son temps inquiété de l'usage intempestif des termes de psychiatrie, tels que "paranoïa" ou "schizophrénie". Non par élitisme mais par peur du danger que cela représentait : employer des mots lourds de sens pour les appliquer à des situations et des personnes qui ne présenteraient aucun des critères cliniques à même d'en justifier l'emploi. Éric Chauvier dénonce à sa suite les dommages de la vulgarisation scientifique. Plus encore met-il au jour les faux effets d'autorité qui en découlent. Dans la bouche de tout un chacun, le mot n'a pour le moins rien à voir avec la chose, voire ne désigne pas grand-chose. Et pourtant on en use et en abuse comme d'une drogue. L'auteur émaille sa dénonciation d'anecdotes personnelles – par exemple, la confrontation avec un neurologue suite à l'AVC de sa femme –, qui non seulement éprouvent la validité de sa pensée mais font sentir au lecteur l'évidence de cette "maladie du langage" dont tout un chacun souffre.
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