Ethnologie française 2012, n° 4, Modernité à l'imparfait. En Bretagne
EAN13
9782130593539
ISBN
978-2-13-059353-9
Éditeur
Presses universitaires de France
Date de publication
Collection
REVUE ETHNOLOGI
Nombre de pages
192
Dimensions
26,9 x 21 x 1,3 cm
Poids
770 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Ethnologie française 2012, n° 4

Modernité à l'imparfait. En Bretagne

Presses universitaires de France

Revue Ethnologi

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Comme la tradition, la modernité « n’est plus ce qu’elle était ». Et la Bretagne en est un cas emblématique : longtemps pensée comme un territoire exemplaire des avancées de la modernisation, en réponse au processus complexe qui l’archaïsa au XIXe siècle (imaginaire du celtisme, attrait touristique, typification des Bas-Bretons, etc.), elle a été le lieu d’une révolution socio-économique en l’espace de deux décennies (1950-1970). Grâce à un consensus sur le rattrapage d’un retard assumé, la Bretagne fut d’autant plus vigoureusement modernisée qu’elle pouvait passer pour le laboratoire d’une nouvelle société prospère et toujours mieux intégrée à la nation.

« Modernité à l’imparfait » : le titre de ce volume entend donc montrer que la modernité est une affaire de tensions entre sentiment de perte et consentement, implicite ou explicite, aux grandes et petites transformations dans le déroulement d’un quotidien recomposé par des enjeux planétaires.

Dans ce numéro, il est davantage question de « brittophones » que de « bretonnants » ; on y traite de clercs en rupture de ban dans ce qui fut une « terre des prêtres ». Les festoù-noz s’incarnent aussi dans l’effervescence festivalière, produit d’une société des loisirs de grande consommation ; l’architecture régionale n’a guère plus de régional que le nom ; l’agriculture moderne achoppe sur la prolifération des algues vertes ; certains se tournent vers les pratiques agricoles alternatives, tandis que d’autres observent la recomposition des pratiques de navigation, devenues terrain de jeu de vacanciers ou de plaisanciers. Loin de « l’âme bretonne », ce sont désormais les ficelles de l’humour « ethnique » qui font recette. À travers le regard de chercheurs en sciences sociales, se profilent les métamorphoses de l’identité d’une région, observée sur une trentaine d’années, qui devient un marché servant de multiples intérêts. Ainsi en est-il de cette Bretagne, qui, si elle « n’est plus ce qu’elle était », conserve toujours sa mer et, pour un temps encore, ses ardoises.
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