La séduction éthique de la situation analytique

Selon Jacques André, « la rencontre du patient avec l’analyste est une scène de séduction, l’énoncé séducteur étant bien l’énoncé de la règle fondamentale, soit l’invitation de livrer le plus intime au plus étranger. » Mais l’exercice de la psychanalyse ne peut se produire que dans un strict respect de l’éthique. Les mots séduction et éthique, qui à première vue semblent s’exclure, sont donc, comme le montre Viviane Chetrit-Vatine, au cœur de la perspective analytique.

L’éthique de l’analyste est réexaminée et avec elle les origines féminines/maternelles de la capacité humaine de responsabilité pour l’autre. La question de l’asymétrie de la situation analytique est posée non plus en termes de pouvoir mais en termes de responsabilité : responsabilité pour le cadre analytique dont l'analyste reste le gardien, responsabilité pour le processus analytique duquel il est partie prenante compte tenu des effets de séduction inhérentes à la situation comme à sa propre et nécessaire passion, éthique de la suffisamment bonne distance, éthique enfin de l’analyste contemporain en sa responsabilité pour l’autre, cet étranger, mon patient…

Présidente de la Société de psychanalyse d’Israël et psychanalyste formatrice d’adultes et d’enfants, Viviane Chetrit Vatine partage son temps professionnel entre une activité libérale, l’enseignement et la formation à l’Institut de psychanalyse d’Israël, et la recherche dans les laboratoires respectivement dirigés par Alain Vanier et Jacques André (Université Paris Diderot). Elle est également membre du comité international de lecture de la Revue française de psychanalyse et du comité scientifique international des « Monographies de psychanalyse », et publie des articles dans les revues qualifiantes françaises et dans l’International Journal of Psycho-analysis.