- EAN13
- 9791030400939
- Éditeur
- Éditions Allia
- Date de publication
- 05/02/2016
- Collection
- Petite collection
- Langue
- français
- Langue d'origine
- allemand
- Fiches UNIMARC
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Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j'y fasse ?
Günther ANDERS
Éditions Allia
Petite collection
"Ah oui, la question n'est pas : comment devient-on un moraliste ? La question
est plutôt : comment peut-il se faire qu'on ne le devienne pas ? Quand on voit
ce que signifie la guerre – et moi, je l'ai vue avec les yeux d'un garçon de
quinze ans... Je me rappelle, quand je suis allé en France, j'ai vu dans une
gare, probablement à Liège, une file d'hommes qui, chose étrange,
'commençaient aux hanches'. C'étaient des soldats qu'on avait amputés jusqu'en
haut des cuisses et qu'on avait simplement posés là, sur leurs moignons. Ils
attendaient ainsi le train pour rentrer dans leur patrie. Ce fut ma première
impression de la Première Guerre mondiale. Quand on voit un tel spectacle
alors qu'on sort d’une famille paisible, il est tout simplement impossible de
ne pas devenir un moraliste."Avec la spontanéité propre à l'oralité, Günther
Anders livre dans cet entretien quelques anecdotes significatives, notamment
l'étonnement du philosophe quand il s'aperçut que lui, juif, pouvait faire le
poirier plus longtemps que ses autres disciples, tous grands et blonds. Mais
ce livre est surtout le récit d'un parcours philosophique et politique, où
l'on croise également Brecht et Husserl et qui révèle en France une
personnalité comparable à celle de George Orwell par son courage intellectuel
et sa lucidité.
est plutôt : comment peut-il se faire qu'on ne le devienne pas ? Quand on voit
ce que signifie la guerre – et moi, je l'ai vue avec les yeux d'un garçon de
quinze ans... Je me rappelle, quand je suis allé en France, j'ai vu dans une
gare, probablement à Liège, une file d'hommes qui, chose étrange,
'commençaient aux hanches'. C'étaient des soldats qu'on avait amputés jusqu'en
haut des cuisses et qu'on avait simplement posés là, sur leurs moignons. Ils
attendaient ainsi le train pour rentrer dans leur patrie. Ce fut ma première
impression de la Première Guerre mondiale. Quand on voit un tel spectacle
alors qu'on sort d’une famille paisible, il est tout simplement impossible de
ne pas devenir un moraliste."Avec la spontanéité propre à l'oralité, Günther
Anders livre dans cet entretien quelques anecdotes significatives, notamment
l'étonnement du philosophe quand il s'aperçut que lui, juif, pouvait faire le
poirier plus longtemps que ses autres disciples, tous grands et blonds. Mais
ce livre est surtout le récit d'un parcours philosophique et politique, où
l'on croise également Brecht et Husserl et qui révèle en France une
personnalité comparable à celle de George Orwell par son courage intellectuel
et sa lucidité.
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