Science et pouvoir dans la Tunisie contemporaine
EAN13
9782811138660
Éditeur
Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans
Date de publication
Collection
Hommes et sociétés
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Science et pouvoir dans la Tunisie contemporaine

Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans

Hommes et sociétés

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Dès l’indépendance tunisienne, la science a été fortement mobilisée dans les
discours des pouvoirs politiques. Elle est présentée comme la condition du
développement économique, la voie d’une émancipation générale du peuple, la
garantie de l’indépendance et de la puissance du nouvel État. Mais les
conditions socio-historiques de la naissance d’une pratique scientifique en
Tunisie ont conféré à la mise en actes de ce discours un caractère ambigu.Tout
d’abord, l’Université, lieu de l’éclosion de la recherche scientifique dès
l’années 1960, est devenue, après un court « état de grâce », le symbole d’une
contestation politique virulente, notamment islamiste à partir des années
1980. Ensuite, les premières générations de scientifiques tunisiens, marquées,
lors de leur formation à l’étranger, par les valeurs de l’universalisme
scientifique, ont très tôt associé pratique scientifique et ouverture d’un
espace de débat critique.C’est cette tension entre les représentations
politiques de la science et les conditions sociales de sa pratique que tente
d’analyser cet ouvrage centré sur la période cruciale des quarante ans qui
précèdent l’adoption, en 1996, d’un cadre législatif pour la recherche
scientifique en Tunisie.Il montre comment les politiques scientifiques mises
en œuvres révèlent un rapport équivoque des pouvoirs politiques tunisiens à la
science, et peut-être plus encore aux « savants ». Et comment, dans la période
la plus récente, la tentative de concilier libéralisation économique et
maintien d’un ordre politique centralisé et autoritaire ne laisse aux
scientifiques d’autre alternative que d’être marginalisés ou étroitement
agrégés à l’appareil d’État sous prétexte d’efficacité : c’est-à-dire dans les
deux cas, hors d’état d’agir sur les orientations de leur pratique.
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