Francis Picabia, rastaquouère
EAN13
9782080265401
Éditeur
Flammarion
Date de publication
Collection
Histoire de l'art
Langue
français
Langue d'origine
français
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Francis Picabia, rastaquouère

Flammarion

Histoire de l'art

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« Dans ses cinquante années de peinture, Picabia a constamment évité de
s’attacher à une formule quelconque ou de porter un insigne. On pourrait
l’appeler le plus grand représentant de la liberté en art, non seulement à
l’encontre de l’esclavage des académies, mais aussi contre la soumission à
quelque dogme que ce soit. » Ces remarques de Marcel Duchamp soulignent la
dimension profondément libertaire de celui qui aimait se qualifier d’« artiste
en tous genres ». Ce parcours chaotique, contradictoire, fait d’allers et
retours permanents entre abstraction et figuration, géométrie et biomorphisme,
onirisme et réalisme, ne saurait être appréhendé de façon simplement formelle.
Il demeure difficile d’identifier un style ou une manière Picabia. Ce qu’une
approche biographique nous permet a contrariode comprendre, c’est précisément
une certaine constance dans l’attitude. Ce fils de famille « né sans mère »,
aux goûts de luxe particulièrement prononcés et à la vie psychique et
conjugale agitée, n’est en effet pas à une contradiction près. Francis Picabia
n’abhorre rien tant que l’idéal de pureté et d’intransigeance qu’il voit
poindre chez ses amis dadaïstes et même chez André Breton. Picabia aime trop
la vie pour se laisser enfermer dans une croyance ou une certitude, fussent-
elles d’avant-garde. Jusqu’à sa mort, notre « Funny-Guy » restera fidèle à cet
état d’esprit, qui renvoie plus à une manière de vivre qu’à un programme
strictement artistique. Ce qui pourrait passer pour une suite de reniements et
de régressions n’est en fait qu’une manière de dire oui à la vie, à ses
errements et à ses contradictions. Francis Picabia est l’artiste qui fait son
miel de cette « mort de l’art » tant de fois proclamée au cours du XXᵉ siècle.
« Parce que je suis le seul qui, après la mort de l’Art, n’en ai pas hérité ;
tous les artistes qui suivent son cortège et se promènent à travers le monde
figuraient sur son testament ; moi, il m’a déshérité, mais il m’a ainsi laissé
libre de dire tout ce qui me passe par la tête et de faire ce qu’il me plaît.
» B. M.
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