Ce qui désirait arriver

Leonardo Padura

Anne-Marie Métailié

  • Conseillé par
    4 août 2016

    Ces treize nouvelles ne se passent pas toutes à Cuba. Les héros sont parfois exilés car le plus souvent les décisions politiques les ont contraints à partir (comme la guerre en Angola et l’obligation d’y participer) mais ils ont leur pays dans la peau. Quelquefois, une épouse attend le retour de son mari qui lui a trouvé d’autres bras. Rentrer ou rester ?
    Des amours souvent impossibles comme dans la superbe nouvelle Neuf nuits avec Violeta del Rio où le boléro est décrit de façon merveilleusement sensuel. Les regrets et les souvenirs hantent les personnages sur fond de rhum et de musique mais aussi de pauvreté. Des rencontres ou des choix à opérer, ou juste décrire un moment précis en invitant le passé comme quand une vielle dame à un atelier d’écriture fait ressurgir par l’écriture sa fille décédée et que dire de Rafaela, la joueuse désabusée de piano dans un restaurant.
    Tous les personnages sont terriblement humains et l’ambiance de Cuba se distille à travers ces nouvelles : la chaleur et la moiteur, la volupté ou plus, la mélancolie ou la nostalgie. L’écriture de Leonardo Padura varie, épouse chaque récit en se faisant poétique ou plus crue.
    Mais malgré toutes ces qualités, j’ai trouvé l’ensemble assez inégal. Au vu de tous les avis élogieux, j'en attendais peut-être plus.

    "- Tu sais...c'est une guerre. Mais le pire ce sont les souvenirs. Les gens passent leur vie à se rappeler Cuba et à faire des projets pour le jour où ils rentreront."