C'était pas ma faute

Kristof Magnusson

Anne-Marie Métailié

  • Conseillé par
    3 novembre 2011

    Les mots de back-office, salle des marchés et effet de levier vous évoquent un monde nébuleux ? Et si je vous dis Jérôme Kerviel, le trader qui a réussi à vendre et à acheter pour des montants hallucinants ? Prenez à peu près son double (sans les origines bretonnes), ajoutez-y un écrivain soixantenaire et sa traductrice allemande. Saupoudrez-le tout de l'écriture de Kristof Magnusson et vous obtenez du décalé !

    Chicago, Henri LaMarck est un écrivain dont tout le monde attend le nouveau roman sur le 11 septembre. Seul petit problème, il n’en a pas écrit une seule ligne. Jasper accède au trône suprême de trader, la suite logique de l’ascension sociale quand on a travaillé au back-office. Sauf qu’en voulant effacer ni vu, ni connu une transaction, il joue à ce qu’on appelle la roulette. Miser très gros sur la chute d’une action. Au départ, il gagne et ça l’amuse. Et comme le système informatique ne lui impose aucune limite ou plafond, il continue. Bref, mettez un enfant dans un magasin de jouets tout seul et c’est pareil ! Mais au bout d’un moment, la chance le quitte et il arrive à mettre très mal en point sa banque. Celui qui considère que les traders sont « les rocks stars des banques d’investissement. Mais sans les fans » dissimule son erreur tout en sachant qu'à un moment donné, quelqu’un s’en apercevra. En Allemagne, Meike, la trentaine, vient de plaquer Arthur. Elle a déménagé en douce d’Hambourg et s’est installée à la campagne. Elle attend le manuscrit d'Henri LaMarck qu’elle doit traduire. Et là aussi, il y a un problème : le fameux manuscrit n’arrive toujours pas. Pas de traduction, pas de salaire ! Meike décide de rendre à Chicago pour rencontrer Henri LaMarck.

    Ces trois personnages se croisent, se retrouvent dans des situations dont certaines sont à limite du déjanté ! Entre filatures, rendez-vous ratés, les quiproquos s’enchaînent à travers le récit de chacun. Et là, c'est du plaisir pour les zygomatiques et pour l'esprit! Sans compter que je me suis trouvée comme qui dirait des affinités avec le personnage de Meike ( le premier qui dit qu'elle est complètement barrée va m'entendre!).

    Par contre, je me suis posée la question de savoir si l’auteur s’était hasardé dans un pari comme placer plus de trente fois (minimum) la marque Blackberry au lieu de mettre le mot téléphone ou portable. Si oui, il l'a réussi haut la main.Sauf que moi, j'ai trouvé ça dommage ( je sais, je ronchonne !)!

    Une lecture hautement distrayante à laquelle on pourrait rajouter un logo « la bourse pour les nuls » !