Ce que nous confions au vent, Roman

Laura Imai Messina

Albin Michel

  • Conseillé par
    14 juillet 2022

    travail de deuil

    Le deuil n’est pas seulement un état après le décès d’un proche, c’est aussi un travail que doit réaliser l’endeuillé.

    Dans notre société occidentale où tout doit aller vite, ce travail intérieur prend du temps.

    Les deux personnages du roman ont chacun perdu un être cher. Tout deux ont entendu parler du téléphone de Bell Gardia à Otsuchi, particulièrement touchée par le tsunami de 2011.

    Ce téléphone n’est relié à aucune ligne fixe, la personne qui décide de parler dans le combiné s’adresse à ses proches défunts.

    J’ai aimé le lent travail de deuil de Yui et Takeshi qui se rendent une fois par mois depuis Tokyo dans cette province éloignée.

    Si Takeshi peut parler à sa femme décédée, il faudra plus de temps à Yui pour appeler sa mère et sa fille.

    Yui qui ne peut plus voir la mer sans être malade. Mais, au fur et à mesure des années, son aversion disparait.

    Un magnifique roman plein d’espoir sur le deuil.

    L’image que je retiendrai :

    Celle des éclairs à la banane que Yui et Takeshi apportent à chaque fois au propriétaire du téléphone.


  • Conseillé par
    3 avril 2021

    "Le vent est la respiration de Dieu"

    Au milieu d’un immense jardin au pied du mont Kujira-yama, se dresse une cabine téléphonique destinée aux victimes du tsunami du 11 mars 2011 et point de départ d’une reconstruction lente de lambeaux de familles éclatées et dispersées ; d’une rencontre de deux inconnus, Yui et Takeshi, en route vers la même destination du souvenir.
    Ce récit, inspiré par un endroit réel, est un hommage aux époux Sasaki qui sont à l’origine du téléphone du vent de Bell Gardia et gardiens de ce lieu de résilience empreint de spiritualité où les japonais viennent soulever le combiné et parler dans le vent à leurs disparus.

    Cette histoire subtile regorge d’empathie, de poésie, de sentiments, de candeur ; puis d’hésitation, de doute …. Belle prose.

    « Le vent en fit sa chose et la ballotta comme il l’eût fait d’une boîte vide »