Le Dôme - tome 1

Stephen King

Albin Michel

  • Conseillé par
    20 décembre 2012

    Une journée d'octobre apparemment comme les autres, Dale Barbara, dit Barbie, quitte Chester Mill suite à une discussion du genre musclée avec une bande de jeunes de la ville. Mais ce 21 octobre n'est pas un jour ordinaire. Arrivé aux limites de la ville, Barbie est stoppé par un phénomène étrange, une sorte de muraille invisible qui empêche tout passage dans un sens comme dans l'autre. Chester Mill est coupée du monde par un dôme infranchissable! A l'extérieur, l'armée investit les lieux et tente de détruire le champ de force. A l'intérieur, c'est le choc, l'incrédulité, la frayeur, les questions mais aussi l'espoir d'une libération imminente. Pourtant les jours passent et le dôme reste en place, pour la plus grande joie de Jim Rennie, deuxième conseiller de la ville, qui voit là une occasion en or de prendre le pouvoir et de soumettre ses concitoyens à sa volonté. Avec la police dans sa poche, sa poigne de fer et ses moyens de pression divers et variés, Big Jim instaure ses lois et ne recule devant rien pour arriver à ses fins. Manipulés ou terrorisés, les habitants évitent la confrontation avec le maître de la ville. Barbie a beau avoir, et le soutien du président en personne, et un petit groupe d'opposants à Rennie prêts à l'aider, il hésite à contrer un adversaire retors et puissant que plus rien n'arrête.

    Dès les premières pages, le décor est planté, le dôme tombe sur la ville entraînant son lots d'accidents et de morts atroces. On se dit que Stephen KING a repris du poil de la bête et qu'il nous a concocté un de ces page-turner dont il a le secret. Mais la première surprise passée, le rythme s'essouffle un peu. Bien sûr, on a envie de savoir d'où vient ce dôme. Est-ce une expérience militaire qui a mal tourné? Une étude scientifique à grande échelle? Une intervention extra-terrestre? Une attaque terroriste? Autre chose? Bien sûr, on fait la connaissance des habitants de la ville et on brûle de savoir ce qui va advenir d'eux. Mais...mais finalement, on se lasse des méchants trop méchants et des gentils trop naïfs. Parfois on aime détester les méchants mais là! Que dire de Big Jim? Gros, laid, raciste, vénal, fou, dangereux et pire que tout : grand défenseur de la foi et de l'église! Et ce n'est rien à côté de son fils Junior qui dépasse le maître dans sa folie et son abjection. En comparaison, Dale Barbara, pourtant vétéran de la guerre en Irak, passe pour un agneau nouveau-né et on sait d'avance qu'il n'a aucune chance face aux manoeuvres de son adversaire. Et ses alliés ne valent guère mieux, pauvres innocents prêts à se jeter dans la gueule du loup les yeux fermés. On l'aura compris, KING ne fait pas dans la nuance et finalement ne réussit pas à nous attacher ses personnages. Pourtant, à condition de se ménager des pauses respiratoires, on se laisse facilement entraîné dans l'histoire. KING sait mieux que nul autre décrire ses petites villes de l'Amérique profonde où chacun est armé, où pour peu qu'il soit suffisamment riche et convaincant un homme peut mener son monde à la baguette en arguant qu'il agit pour le bien de tous.
    On s'attend à une suite dans la même veine mais on se prend à espérer qu'au moins le fin mot au sujet du dôme soit original et brillant....A suivre.