Fracture

Eliza Griswold

Globe

  • Conseillé par
    29 septembre 2020

    essai

    Une enquête racontée comme un roman ayant pour personnages principaux la famille Haney (Stacey, son fils Hatley et sa fille Paige).

    J’ai aimé Stacey, mère célibataire qui se bat chaque jour pour joindre les deux bouts entre son travail à l’hôpital, son fils malade, et ses animaux qui meurent les uns après les autres.

    Pas facile de quitter sa maison, même si celle-ci est empoisonnée, pour aller vivre dans une caravane dont les parois gèlent en hiver.

    J’ai aimé Kendra Smith, l’avocate des plaignants, qui ne lâche jamais l’affaire, aidée de son mari, quitte à mettre leur cabinet en danger.

    Je n’ai pas compris Beth Voynes, la voisine la plus proche du site, qui, malgré ses éruptions cutanées et sa difficulté grandissante à respirer ne part pas. Même son médecin lui conseille de se tenir éloignée le plus possible de sa maison dans la journée.

    Bien sûr, il est question dans cet ouvrage des ravages de l’exploitation du gaz de schiste : la pollution de l’eau potable (les habitants sont obligés de faire venir des buffles d’eau potable devant leur maison), la pollution de l’air, les maladies entraînés par l’utilisation de substances chimiques hautement nocives.

    L’auteure démontre, faits et preuves à l’appui, que l’agence gouvernementale chargée de suivre le bon déroulé de l’exploitation est de mèche avec la compagnie Range ; que les résultats des analyses sont modifiés par la compagnie Range.

    Compagnie Range qui n’hésite pas, chaque année, à se rendre à la foire et acheter les meilleurs bêtes des fermiers alentours. Belle opération de communication.

    Bien sûr, il y a les incontournables passages sur les joutes judiciaires, mais que j’ai facilement lu en diagonale.

    L’auteure montre, si on en doutait encore, que l’argent est roi, car même la lettre de Stacey à Obama l’alertant sur les périls que courent sa famille ne suscite aucune réponse.

    L’image que je retiendrai :

    Celle des buffles d’eau potables devant les maisons. Stacey avait connu la même chose étant enfant, et s’était jurée de toujours avoir de l’eau potable à disposition.

    https://alexmotamots.fr/fracture-eliza-griswold/