Algerie, la nouvelle independance

Jean-Pierre Filiu

Seuil

  • Conseillé par
    18 janvier 2020

    « Jetez la révolution dans la rue et le peuple s’en emparera »

    Cette nouvelle indépendance, c’est celle du « Hirak », du Mouvement populaire initié en 2019, soit 57 ans après la libération du joug colonial. Jean-Pierre Filiu, fin connaisseur du monde arabe, montre très bien le fil qui relie 1962 à 2019 … et au-delà. Si aujourd’hui les Algérien(ne)s descendent pacifiquement dans la rue, c’est que les fruits de la première indépendance, celle de 1962, leur ont été confisqués, selon l’expression de Ferhat Abbas. Dès l’été 62, l’espoir neuf est bafoué de façon violente et inique, par le coup de force de « l’armée des frontières », c’est-à-dire la résistance extérieure, stationnée au Maroc et en Tunisie. Cet été 62 voit se perpétrer massacres et assassinats politiques. Peu à peu se mettront en place des instruments d’oppression : instauration du parti unique, omnipotence de l’armée et des services secrets, clientélisme, essor d’une oligarchie nourrie par la rente pétrolière, et plus tard l’islamisme, que le pouvoir considère avec complaisance. Et le peuple dans tout ça ? Pour lui, c’est en février 2019 que tout (re)commence.
    Dix chapitres thématiques (la non-violence, l’armée, les femmes, le complot, le pétrole … et même le football) pour un essai lumineux, relativement bref mais très riche, porteur d’espoir.

    Frédéric