Girl meets boy

Ali Smith

Editions de l'Olivier

  • Conseillé par
    9 août 2010

    Perplexité, j'écris ton nom...

    J'espère que Paul Eluard ne m'en voudra pas d'avoir un peu détourné son "Liberté, j'écris ton nom" d'anthologie. C'est pour le besoin de la cause et la caution culturelle ( Ce modeste salon est tenu par une femme de Lettres... Si, si ! Derrière la "fofolle" se cache un puits de littérature...)

    Ce livre m'a laissée, vous l'avez deviné, dubitative. L'histoire, résumée à grands traits, pourrait donner ceci : deux soeurs Anthéa et Midge travaillent pour une multinationale écossaise PURE. Elles découvrent l'une après l'autre que notre société est sous la coupe de ces géants de la distribution dont l'objectif est de nous faire consommer un maximum. Ecoeurées par ce constat, elles quittent leur emploi et entreprennent d'alerter la population sur les dangers de l'uniformisation de nos vies par le biais d'achats similaires dans tous les foyers.

    (petit aparté : je ne remettrai plus jamais les pieds chez Ikéa et pourtant... on y trouve de jolis tissus ! Je ne serai plus un mouton... jusqu'à la prochaine fois ! )

    En parallèle, Anthéa découvre son homosexualité et Midge, plutôt garçon manqué, trouve l'amour auprès d'un garçon plutôt fille manquée. Là encore, l'on sent le plaidoyer pour le droit à la différence, plaidoyer tout à fait légitime mais parfois un peu "lourd".

    Sur cette base narrative, l'auteur semble se livrer à des gammes : quelques pages poétiques sur les amours lesbiennes, d'autres plus argumentatives sur l'aspect pernicieux de la publicité, d'autres encore où les pensées de Midge nous sont livrées en flux continu. Ali Smith s'efforce de donner une cohérence à l'ensemble sous la forme de quatre chapitres dont les titres : MOI, TOI, NOUS, EUX sont un bon exemple de minimalisme littéraire.

    Cet OVNI ne m'a pas convaincue malgré les cinq citations initiales prometteuses. La dernière "Ne pratiquez que l'impossible" me plaît beaucoup. Elle est de John Lyly mais pourrait appartenir à René Char.