- EAN13
- 9782251014562
- ISBN
- 978-2-251-01456-2
- Éditeur
- Les Belles Lettres
- Date de publication
- 10/2010
- Collection
- Collection des universités de France Série latine
- Séries
- Lettres / Ennode de Pavie (2)
- Nombre de pages
- 292
- Dimensions
- 19,3 x 12,5 x 1,4 cm
- Poids
- 258 g
- Langue
- français
- Langue d'origine
- anglais
- Code dewey
- 270.209
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Tome II, Livres III et IV - Lettres. Livres III et IV
Livres III et IV
De Ennode de Pavie
Édité par Stéphane Gioanni
Les Belles Lettres
Collection des universités de France Série latine
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La Correspondance d'Ennode de Pavie (473-521) est un témoignage exceptionnel sur l'Italie ostrogothique et sur l'évolution du genre épistolaire au début du VIe siècle. Le tome II comprend les livres 3 et 4, précédés d'une introduction historique, d'une chronologie et d'une mise à jour bibliographique.
Les épîtres réunies dans ce volume ont été écrites pour l'essentiel entre 502 et 507. En Italie, le contexte historique est marqué par le règlement du schisme laurentien qui vit s'affronter, à travers l'élection simultanée de deux papes en 498 (Symmaque et Laurent), deux conceptions différentes de l'Église et de l'autorité romaine. Plusieurs épîtres évoquent directement l'engagement d'Ennode, alors diacre de Milan, en faveur de Symmaque. Les soixante-neuf épîtres évoquent aussi une multitude d'affaires (concernant les esclaves, la culture profane, les contentieux entre clercs et laïcs, etc.) qui révèlent l'attachement de la société romano-gothique aux pratiques culturelles, sociales et juridiques héritées du monde romain. La langue de « pourpre » d'Ennode illustre parfaitement les fonctions des échanges épistolaires qui apparaissent comme un mode de communication et de distinction au sein des élites romano-gothiques.
Toutefois, la multiplication des « pactes » juridiques et moraux révèle une nouvelle perception de l'organisation sociale qui trouve ses racines dans la tradition biblico-patristique. Tout en s'inscrivant dans la tradition des lettres de direction morale, les épîtres d'Ennode se rattachent à la tradition augustinienne qui considérait l'amitié comme une relation favorable à la vie chrétienne. La conversion de l'antique « religion des amitiés » construit les bases d'une société idéale qui se confond avec le nouvel ordre théodoricien.
La répétition ostentatoire des sentiments, qui embrasse parfois le champ sémantique de l'affection jusqu'à saturation, ne reflète donc pas un simple esprit courtisan. La caritas épistolaire contribue à la formation d'une « culture de cour » (celle du roi de Ravenne) qui favorise le sentiment d'appartenance à l'élite et pacifie les relations entre l'ancienne noblesse impériale, les nouveaux maîtres de l'Italie et les Églises du premier Moyen Âge.
Les épîtres réunies dans ce volume ont été écrites pour l'essentiel entre 502 et 507. En Italie, le contexte historique est marqué par le règlement du schisme laurentien qui vit s'affronter, à travers l'élection simultanée de deux papes en 498 (Symmaque et Laurent), deux conceptions différentes de l'Église et de l'autorité romaine. Plusieurs épîtres évoquent directement l'engagement d'Ennode, alors diacre de Milan, en faveur de Symmaque. Les soixante-neuf épîtres évoquent aussi une multitude d'affaires (concernant les esclaves, la culture profane, les contentieux entre clercs et laïcs, etc.) qui révèlent l'attachement de la société romano-gothique aux pratiques culturelles, sociales et juridiques héritées du monde romain. La langue de « pourpre » d'Ennode illustre parfaitement les fonctions des échanges épistolaires qui apparaissent comme un mode de communication et de distinction au sein des élites romano-gothiques.
Toutefois, la multiplication des « pactes » juridiques et moraux révèle une nouvelle perception de l'organisation sociale qui trouve ses racines dans la tradition biblico-patristique. Tout en s'inscrivant dans la tradition des lettres de direction morale, les épîtres d'Ennode se rattachent à la tradition augustinienne qui considérait l'amitié comme une relation favorable à la vie chrétienne. La conversion de l'antique « religion des amitiés » construit les bases d'une société idéale qui se confond avec le nouvel ordre théodoricien.
La répétition ostentatoire des sentiments, qui embrasse parfois le champ sémantique de l'affection jusqu'à saturation, ne reflète donc pas un simple esprit courtisan. La caritas épistolaire contribue à la formation d'une « culture de cour » (celle du roi de Ravenne) qui favorise le sentiment d'appartenance à l'élite et pacifie les relations entre l'ancienne noblesse impériale, les nouveaux maîtres de l'Italie et les Églises du premier Moyen Âge.
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