Quitter Hurlevent
EAN13
9782374913797
Éditeur
Quidam
Date de publication
Collection
Made in Europe
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Quitter Hurlevent

Quidam

Made in Europe

Indisponible

Autre version disponible

Les romans qu’écrit Laurence Werner David sont des expériences où les humains
sont poussés à leurs dernières limites. C’est le « secret » auquel est
suspendue la connaissance des êtres humains qui résonne dans un dialogue
permanent entre réalité et subjectivité. Des couples ou des trios
s’affrontent, des filiations sont questionnées, autant d’enquêtes qui viennent
scruter ce qu’est le risque de laisser l’Autre pénétrer son intimité avec une
obsession constante et centrale dans chaque roman : qu’est-ce qui lie un être
humain à un autre ? L’accumulation des éprouvés intimes, l'indication des
moindres gestes ou des labyrinthiques détours de la conscience, tout cet
afflux du réel provoque un sentiment d'irréalité qui nous mène vers un
ailleurs célébrant la puissance infinie de la fiction. Par les lieux qu’il
choisit, les zones d’ombre qu’il arpente mais aussi par la force des victoires
intimes, Quitter Hurlevent est un roman sur la beauté et le danger de vivre.
Laurence Werner David : « Je suis tombée sur une coupure de presse relatant le
procès d’un jeune homme ayant commis une tentative de meurtre sur sa compagne
parce que, concluait succinctement le journaliste, tout avait convergé depuis
l’enfance pour qu’il désire accomplir le scénario d’un père détruit par le
vide d’une vie sans amour. J’ai voulu revenir sur une passion très ancienne.
Dès l’écriture de mon premier roman je savais qu’un jour Les Hauts de
Hurlevent reviendrait au cœur de mon processus d’écriture, pas tant comme
histoire narrative que pierre angulaire et détonateur implacable d’une autre
tragédie familiale, se rejouant presque deux siècles plus tard. Le roman
d’Emily Brontë a exercé un étrange pouvoir sur le personnage de ce projet de
fiction, Graeme Wolpe, né dans les parages d’Haworth (1). Devenu adulte, sa
fascination pour l’univers des Brontë et plus particulièrement pour celui
d’Emily, va entraîner ses propres enfants aux jeux (de simples petits soldats
de plomb) que le Révérend Patrick Brontë, père d’Emily, de Charlotte, d’Anne
et de Branswell, avait organisés pour les siens dans le presbytère d’Haworth.
L’article de presse, sans doute, a croisé et renforcé ce désir de me
confronter à ce qui peut parfois, dans certains cas, noyer les désirs propres
d’un enfant éprouvant l’obligation vitale d’accomplir ce qui a manqué à un
parent. Quels sont les rouages de cette intensité qu’il faut retrouver, ou
entièrement inventer, pour ne pas mourir d’humiliation? » LE LIVRE : Eté 2001,
Lucie Ancel est stagiaire psychiatre à l’institut Saint-Maurice, un hôpital où
sont internés de très jeunes garçons psychotiques venus de France et
d’Angleterre. Quinze ans plus tard, alors qu’elle assiste avec sa sœur à un
concert rock à Paris, elle retrouve Hector Wolpe, le jeune pensionnaire dont
elle a eu la charge thérapeutique à Saint-Maurice. Celui-ci est devenu un
adulte décidé, confiant, loin du portrait du garçon meurtri par une enfance
écoulée entre familles d’accueil et institutions spécialisées. Jour après jour
il s’immisce dans la vie des sœurs Ancel. A mesure que Louise, sa sœur, noue
une relation intime avec Hector, les souvenirs de Lucie Ancel ressurgissent.
Ils sont d’abord imprégnés par la peur de ce que ces enfants « fous »
représentaient aux yeux du personnel de Saint-Maurice, puis par le désir
ambivalent de protéger aujourd’hui Louise de l’attirance fulgurante que celle-
ci commence à éprouver pour Hector. Reviennent alors les images éclatantes des
journées passées à Saint-Maurice, des mots échangés entre l’adolescent et la
jeune stagiaire psychiatre. Ressurgissent des scènes troublées par l’ombre à
la fois douce et écrasante des enfants Brontë dont autrefois, le père
d’Hector, Graeme Wolpe, a désiré que ses propres enfants possèdent la même
intensité et le même génie créatif. Pur hasard ou départ volontaire, Hector
fuit soudainement Paris et les deux femmes, et disparaît de l’histoire… C’est
alors une autre hantise que doit affronter Lucie Ancel : celle d’une promesse
faite à Hector à Saint-Maurice et qu’elle n’a jamais pu mettre en acte. Un
serment non tenu pour lequel il va lui falloir remonter le temps jusqu’à York,
contrée natale d’Hector, en quête des fantômes d’Hurlevent. S'en suit une
enquête comme une course contre et avec ce qu’on a perdu, et ce qu’on a voulu
oublier. Contre ce qu’on a donné et qu’il aurait fallu protéger et
sauvegarder. Une enquête qui s’attachera à mettre à jour, par la littérature,
les logiques de dominations entre les êtres, que ces liens soient amoureux ou
filiaux. Laurence Werner David est née en 1970 à Angers. Elle a étudié la
psychologie clinique et la littérature à l'Université Paris V. Après avoir
travaillé comme clinicienne en milieu carcéral, elle enseigne aujourd’hui en
tant que professeure de lettres dans un lycée parisien. En 1999, elle reçoit
le prix littéraire de la vocation pour son recueil de poésie Éperdu par les
figures du vent. Elle participe à la revue remue.net et travaille
régulièrement avec des musiciens et des plasticiens (Flavia Fenaroli, Anne
Paulus, Francis Limérat…). Œuvres Éperdu par les figures du vent, éditions
Obsidiane, coll. « Vocation », 1999- Prix Bleustein-Blanchet. Un autre dieu
pour Violette, éditions Verticales, 2003. Contrefort, éditions Verticales,
2006. Est-ce, si loin ?, photographies de Philippe Bertin, Les éditions du
Huitième Jour, 2007 ; Le Roman de Thomas Lilienstein, Buchet-Chastel, coll. «
Qui vive », 2011. À la surface de l'été : triptyque romanesque, Buchet-
Chastel, coll. « Qui vive », 2013. À mes yeux, Paris, Buchet-Chastel, coll. «
Qui vive », 2017. Le Guet, Éditions Lanskine, 2020.
S'identifier pour envoyer des commentaires.