L'abandon

Peter Rock

Rue Fromentin

  • Conseillé par
    3 février 2013

    marginalité

    Voici un roman noir, et pourtant plein d'espoir.

    Noir, car le père de Caroline l'oblige à vivre dans les bois, cachés. Le moindre déplacement en ville pour acheter de la nourriture se transforme en expédition, la jeune fille ne peut se lier d'amitié avec personne.

    Au fil des pages, on sent poindre, si ce n'est la folie du père, du moins les causes de sa marginalité.

    Caroline, n'ayant que peu de souvenirs de "sa vie d'avant" chez ses parents adoptifs, s'est coulée facilement dans le moule. D'autant plus que sa vie est bien réglée entre école à la maison, devoirs et tâches ménagères.


    Mais un grain de sable vient enrayé le bel engrenage et la vie du père et sa fille bascule.

    Pourtant, ce roman est plein d'espoir, car Caroline est une fille intelligente qui, même si elle ne va pas retrouver sa famille, saura se construire seule une vie à elle, entre marginalité et appartenance à la société.

    Tout au long du roman, je me suis demandée dans quelle mesure la jeune fille croyait elle-même à l'histoire que lui racontait celui qui n'était pas son père, en définitive.

    L'image que je retiendrai :

    Lorsqu'ils vivent dans la forêt, Caroline et son père sont obligés de marcher sur les cailloux, pour ne pas laisser de traces dans l'herbe.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2013/01/22/25943092.html


  • Conseillé par
    5 mai 2012

    Dans l’état de l’Oregon, Caroline âgée de treize ans et son père vivent cachés dans la forêt. Caroline tient un journal qu’elle nous livre. Intelligente, cette vie semble lui convenir et elle ne la remet pas en question. L'amour qu'elle éprouve pour son père est très fort et admiratif. Très vite, on comprend que ce dernier, un ancien soldat, souffre de troubles.Toujours aux aguets, il a peur qu'on les découvre. Pourtant, ils ne font rien de mal si ce n’est leur mode de vie différent aux yeux d’une société qui a ses règles et ses principes. De temps en temps, ils sont obligés de se rendre en ville mais évitent de se faire remarquer.


    Ce livre a quelque chose de magnétique car bien entendu, on se pose des questions. Pourquoi vivent-ils cachés ? Pourquoi son père n’aime pas parler du passé à Caroline ? Les réponses ne seront données que partiellement laissant planer une ombre persistante. Un jour, un joggeur remarque Caroline et tout bascule. Je n‘en dirai pas plus sur l’histoire...

    Et puis, il y a l’écriture de Peter Rock. Sublime, intrigante et fascinante. A travers ce livre inspiré d’un fait divers, l’auteur explore le thème de la famille, du rapport à la nature et nous renvoie en pleine figure les tracés de la normalité dessinés par la société.

    Il s'agit d'une lecture hypnotique qui colle à la peau et qu’on ne lâche pas ! Un sans faute pour ce roman qui laisse un sentiment très, très troublant voire dérangeant !